VIDÉO - "Vous faites l’objet d’une enquête" : attention aux fausses convocations judiciaires

Léa Tintillier | Reportage L. Merlier, J. Lacroix-Nahmias, B. Chastagner
Publié le 22 février 2022 à 11h24

Source : JT 20h Semaine

Ces derniers mois, circulent de faux mails accusant leur destinataire de pédopornographie.
Les escrocs demandent plusieurs milliers d’euros pour effacer ces prétendues charges judiciaires.
Les auteurs des faits seraient basés en Côte d’Ivoire.

Vous avez peut-être reçu, ces derniers mois, un mail aux allures officielles vous informant que "vous faites l’objet d’une enquête pouvant mener à plusieurs poursuites judiciaires, à savoir la pédopornographie et l’atteinte sexuelle."

Les accusations sont graves et l’auteur du mail exige le paiement d’une amende de plusieurs milliers d’euros pour effacer ces prétendues charges judiciaires, sous peine de rendre l’affaire publique. À l’instar de Geoffroy Delpit, que nous avions rencontré à la mi-décembre. "Ils nous demandent de payer une amende de 8578 euros et toute procédure sera effacée et annulée. Là, j’ai tout de suite compris que c’était une arnaque", avait-il alors témoigné. 

Cachet officiel, signature d’un haut responsable de la police, article du code pénal… La convocation semble authentique, mais en réalité, tout est faux. "Le ministère de la Justice, la gendarmerie et Europol sur un même mail, ça fait beaucoup. Faites attention aussi à l’adresse qui vous écrit. Si elle n’émane pas d’un service officiel, une adresse en .gouv.fr, il y a de fortes chances que vous soyez confrontés à une arnaque", prévient Jean-Jacques Latour, responsable expertise de cybersécurité, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. 

Des gardes à vue en France

L’arnaque fonctionne et le préjudice s’élève déjà à plus d’un million d’euros, rien qu’en France. Car tous les pays francophones sont visés. Et de nombreuses victimes ne se seraient pas déclarées, par ignorance de la supercherie ou par honte. Au moins trois personnes se seraient suicidés ces derniers mois à cause de ce chantage, rapporte Le Parisien

Des victimes confondraient aussi avec la consommation de pornographie traditionnelle, explique un connaisseur du dossier dans les colonnes du quotidien. "Les gens ont eu surtout beaucoup peur de l’erreur judiciaire. Quand on leur dit que ça va être publié dans les médias, que ça va être publié sur les réseaux sociaux et que leur nom va être jeté en pâture, beaucoup de gens s’interrogent sur ce qui pourrait advenir de leur vie sociale si elles étaient montrées du doigt comme étant des pédophiles", poursuit Jean-Jacques Latour. 

Mais qui se cache derrière ces faux mails ? La police enquête depuis plusieurs mois déjà. "Les auteurs des faits sont basés à l’étranger, notamment en Afrique, une filière ivoirienne semblerait voir le jour. Donc, pour travailler à l’étranger, c’est très compliqué", explique Yann Bastière, délégué national du syndicat de l’unité SGP de la police. Si aucune interpellation n’a encore eu lieu à l’étranger, des complices de ces réseaux en France ont été placés en garde à vue ces dernières semaines. Ils risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. 


Léa Tintillier | Reportage L. Merlier, J. Lacroix-Nahmias, B. Chastagner

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