Samantha Avril, usurpatrice bien connue en Saône-et-Loire, a tenté de se faire embaucher dans le journal local.Une candidature rapidement repérée, alors que la jeune femme est déjà poursuivie pour avoir exercé comme médecin après avoir fourni un faux diplôme.Elle avait également réussi à devenir enseignante durant une semaine.
Sa dernière tentative aura été vaine. La fausse médecin, fausse institutrice, mais vraie usurpatrice a récidivé. Samantha Avril a adressé ces derniers jours une candidature au Journal de Saône-et-Loire (JSL) afin de devenir journaliste sportive. Un CV que le quotidien régional ne pensait jamais recevoir, et pour cause : il émane d'"une personne bien connue de nos services", déclare Emmanuelle Bouland, rédactrice en chef du JSL, dans le reportage de TF1 ci-dessus.
Le nom de cette femme de 39 ans, dont l'histoire a déjà fait l'objet d'un reportage du 20H et d'une enquête de "Sept à Huit", figure en effet dans les colonnes du journal à plusieurs reprises. Des articles entiers lui ont été consacrés, après qu'il a été mis au jour que la femme avait occupé illégalement la profession de médecin durant plusieurs mois à Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, en 2020.
En voyant son nom sur le CV reçu il y a quelques jours, "on a d'abord cru à une blague, on s'est d'abord dit que ce n'était pas possible que ce soit elle", assure Emmanuelle Bouland. Lorsque, par téléphone, le journal lui demande si elle est consciente du fait que le titre a déjà évoqué, dans ses pages, ses "nombreux déboires avec la justice", elle indique que oui, avant de raccrocher. Et de ne plus répondre.
L'usurpatrice avait pris le soin de rédiger un CV détaillé, mentionnant un diplôme en lettres modernes obtenu en 2016, ainsi que des expériences professionnelles en tant qu'assistante d'éducation, sans préciser à quel endroit. Elle indiquait également avoir réalisé un stage de secrétariat au JSL, ce que le journal n'a pas été en mesure de vérifier. Elle n'a pas été engagée, mais "s'il n'y avait pas eu effectivement son nom, c'est un CV qui aurait pu être retenu", selon Emmanuelle Bouland.
Une candidature maladroite selon son avocate
"Je n'ai pas envie de m'exprimer sur ce sujet-là", a déclaré l'intéressée à l'équipe de TF1 venue la rencontrer dans son village de Saône-et-Loire. Son avocate admet de son côté que cette candidature était quelque peu maladroite. "C'est dans le cadre de l'obligation qui lui est faite d'exercer un emploi (en raison de son placement sous contrôle judiciaire pour l'exercice illégal de la médecine notamment, NDLR), qu'elle a commis la maladresse de postuler au journal, cela n'a rien d'illégal", déclare Me Laurence Guignard dans le reportage en tête de cet article.
Dans sa commune, celle qui se fait discrète est connue de tous. "Ce n'est pas très cohérent, tout ça. Tant que c'est du journalisme, ça ne met pas en danger la vie d'autrui", contrairement à l'exercice illégal de la médecine, commis durant plusieurs mois en 2020. "Mais comment elle en est arrivée là, je ne le sais pas, et si elle continue, ça veut dire qu'elle n'est toujours pas prise en charge", note une voisine.
Faussaire confirmée, déjà démasquée plusieurs fois
En septembre dernier, l'usurpatrice, diagnostiquée schizophrène, était parvenue à se faire embaucher comme institutrice pour remplacer un professeur absent. Elle avait pu occuper le poste durant six jours avant d'être subitement mise à pied. Sa véritable identité avait été démasquée par des parents d'élèves... Justement, "grâce à des articles qui sont parus dans un journal de Saône-et-Loire", expliquait une déléguée des parents d'élèves au micro de TF1 en septembre. "Il y a des gens qui ont fait le rapprochement parce qu'ils trouvaient son comportement anormal", avait-elle ajouté.
Samantha Avril n'en était pas à son premier essai. La femme a été mise en examen, fin septembre 2020, pour avoir pratiqué illégalement la médecine durant quatre mois, après avoir transmis un faux diplôme acheté 200 euros sur Internet.
Suite à ce premier épisode judiciaire, elle avait été placée en détention provisoire durant quatre mois. Puis de nouveau emprisonnée en 2021 pour avoir enfreint son contrôle judiciaire. Une procédure est toujours en cours pour pratique illégale de la médecine et mise en danger de la vie d'autrui.
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