DRAME - À Mérignac, l'un des voisins était présent lors du meurtre de Chahinez mardi. Il a tenté de s'interposer, en vain. Il raconte au micro de TF1 ce drame auquel il a assisté, impuissant.
Les habitants de Mérignac sont encore sous le choc. Fleurs, bougies, mots de soutien, les voisins passent à tour de rôle pour se recueillir devant la maison de Chahinez, brûlée vive en pleine rue par son ex-mari, ce mardi 4 mai. Une scène d'une violence inouïe qui s'est déroulée près du domicile de la victime, sous les yeux de certains voisins qui n'ont pas réussi à lui venir en aide.
Gérard habite en face de là où Chahinez a été tuée. Dans son jardin au moment des faits, il a entendu des cris puis deux détonations. La voix tremblotante, il raconte avoir "vu ce gars-là, avec la femme qui était allongée dans le caniveau, et lui qui lui déversait le liquide. Alors j'ai hurlé, j'ai foncé dessus. Mais il a eu le temps de se baisser et d'allumer. Et puis il s'est relevé et m'a pointé avec une arme." Une version confirmée par la procureure lors de sa conférence de presse ce jeudi.
J'ai pas réfléchi, j'ai pas fait acte d'héroïsme, j'ai foncé dedans
Gérard
Le meurtrier s'est ensuite dirigé vers le domicile de sa victime pour l'incendier pendant qu'elle gisait au sol. Gérard s'est précipité chez lui pour prendre des couvertures et essayer de sauver la jeune femme, avec l'aide d'un médecin qui exerce à proximité. "Elle était toujours vivante. Et puis vu le produit, on n’arrivait pas à éteindre. Ça repartait par en dessous. Puis les couvertures ont pris feu."
Les larmes aux yeux, il confie s'être senti totalement impuissant. "Ça s'est joué à une seconde, si j'avais ouvert la porte une seconde plus tôt, j'arrivais, je fonçais dessus. J'ai pas réfléchi, j'ai pas fait acte d'héroïsme, j'ai foncé dedans."
"C'est pas humain"
Il se souvient aussi du regard du meurtrier, totalement vide. "Ce gars-là n'avait aucune expression, rien, c'est pas humain." Et se désole de savoir que l'homme a déjà été condamné pour des faits de violences conjugales. "Il va passer devant les juges, mais il va prendre quoi ? Il va être libéré à la moitié, ça fait déjà deux fois qu'il passe".
L'homme avait effectivement déjà été condamné en juin dernier à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis pour violences conjugales à l'encontre de son ex-femme. Depuis sa sortie de prison en décembre 2020, il avait l'interdiction d'entrer en contact avec elle. En mars dernier, il avait déjà tenté de la tuer en l'étranglant à l'intérieur de son fourgon sur un parking de supermarché avant qu'elle ne s'échappe. La trentenaire avait aussitôt porté plainte, mais le fugitif n'avait pas été retrouvé par les forces de l'ordre.
Une mission d'inspection a été lancée ce jeudi par le gouvernement pour comprendre comment la mère de trois enfants a pu être brûlée vive par un mari violent qui avait été condamné et emprisonné il y a moins d'un an pour violences conjugales.
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