Féminicide de Mérignac : des policiers bientôt sanctionnés ?

Publié le 27 septembre 2021 à 20h07, mis à jour le 27 septembre 2021 à 21h43

Source : JT 20h Semaine

Après des mois de violence infligée par son mari et bien qu'elle ait déposé plainte, Chahinez avait été tuée, brûlée vive par cet homme. Plusieurs policiers sont aujourd'hui menacés de sanctions disciplinaires.

Ève connaissait le calvaire de Chahinez, une mère de famille battue par son mari qui avait eu le courage de déposer plainte. Deux mois plus tard, il l'a brûlé vive en pleine rue. Aujourd'hui, alors que des sanctions planent sur plusieurs policiers en charge du dossier. Cette amie de la victime garde beaucoup de rancœur. "J'ai toujours cette colère parce que Chahinez demandait tout le temps de l'aide. Elle avait porté plainte plusieurs fois. Demain, une femme, elle veut aller déposer plainte, il faut qu'elle regarde le policier qui est en face d'elle et qu'elle se demande : est-ce qu'il va me prendre au sérieux ? ", dit-elle.

Parmi les manquements relevés par le rapport de la mission d'inspection, il y a d'abord le recueil de la plainte de Chahinez. Le brigadier qui la reçoit transmet une grille et une fiche d'évaluation au parquet pour juger de l'urgence de la menace. "Il existe cependant un doute sérieux sur le soin avec lequel ces grilles ont été renseignées". Plusieurs incohérences et contradictions dans le rapport du policier, lui-même condamné pour violence conjugale, et pourtant affecté au recueil des plaintes. Il a été depuis suspendu.

De possibles sanctions pèsent aussi sur la police judiciaire. Au moment de la plainte, le conjoint violent déjà condamné est en sursis et viole l'interdiction de s'approcher de son épouse. L'enquêteur cherche alors à l'interpeller, en vain. Pourtant, l'homme rencontre à deux reprises son conseiller pénitentiaire. Mais là encore, la communication entre la police et la prison est défaillante. "Il n'est pas demandé (...) s'il y a des rendez-vous prévus dans le cadre du suivi (...), ni si une interpellation pourrait être organisée à l'occasion d'un de ces rendez-vous".

Sans ces manquements, le drame aurait-il pu être évité ? Le syndicat Unité SGP Police-FO Gironde y voit d'abord le résultat d'une surcharge de travail. Les fonctionnaires mises en cause recevront une sanction directe ou une convocation en conseil de discipline d'ici la fin de la semaine. Les sanctions peuvent aller d'un simple avertissement à la révocation.


La rédaction de TF1info

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