"Ça me révolte" : émotion et indignation des voisins après le féminicide à Mérignac

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 6 mai 2021 à 17h40, mis à jour le 6 mai 2021 à 17h50

Source : JT 13h Semaine

VIOLENCES CONJUGALES - Une femme a été brûlée vive par son ex-mari en pleine rue de Mérignac (Gironde) ce mardi 4 mai. Encore bouleversés, les voisins du quartier se sont réunis en hommage à la mère de trois enfants.

Des bougies, des fleurs et des mots d'hommage ornent la rue où Chahinez D. a été brûlée vive en pleine rue par son ex-mari. Cette scène d'une violence inouïe s'est déroulée ce mardi 4 mai non loin du domicile de la victime, sous les yeux d'habitants incapables de lui porter secours. 

"Vu le produit, on n’arrivait pas à éteindre le feu, il repartait par en dessous", se remémore Gérard, les larmes aux yeux face aux caméras de TF1, qui a ressenti "un sentiment d'impuissance". "Ça s'est joué à une seconde", poursuit-il, alors que le meurtrier braquait une arme sur lui. La même arme avec laquelle l'assaillant a tiré deux balles dans les jambes de la trentenaire avant de l'asperger d'essence et de l'immoler : "Ce gars-là n'avait aucune expression. C'est pas humain", dit-il.

L'homme rodait dans le quartier depuis quelque temps

Douleur et colère sont partagées dans ce quartier de Mérignac. "On a peut-être pas su l'écouter, entendre qu'elle était en détresse. Ça suffit, il y a trop de féminicides", déplore une riveraine. "Ce n'est pas assez pris au sérieux, ça me révolte. Quand j'ai entendu ça, ça m'a fichu un coup à l'estomac", poursuit une autre voisine. "Je suis très touchée de ce qu'il est arrivé, comme c'est arrivé à d'autres femmes, comme ça arrivera encore si on ne fait rien. Là, il faut agir", déclare une dame. 

Avant de commettre l'irréparable, l'homme circulait à proximité de la maison de la mère de trois enfants. "Il venait clandestinement ici, il venait le soir quand il faisait nuit, il repartait le matin", relate un voisin. "On savait qu'il était violent puisqu'il l'avait déjà frappé." Des scènes de dispute avaient en effet éclaté à plusieurs reprises entre les ex-époux. "On sentait un climat qu'on n’a pas envie de vivre", reconnaît une voisine. "Mais ce n'était pas suffisant pour que j'appelle la police ou que je fasse quelque chose. On ne s'est jamais parlé avec cette pauvre dame. Si ça avait été le cas, j'aurais peut-être fait quelque chose." 

Féminicide de Mérignac : le témoignage d'un voisinSource : TF1 Info

L'auteur du crime, Mounir B., 44 ans, n'en était pas à son premier acte de violence à l'encontre de son ex-femme puisqu'il avait déjà été condamné à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis. Depuis sa sortie de prison en décembre 2020, il avait l'interdiction d'entrer en contact avec la victime. Mais en mars dernier, il avait déjà tenté de la tuer en l'étranglant à l'intérieur de son fourgon sur un parking de supermarché avant qu'elle ne s'échappe. La trentenaire a aussitôt porté plainte, mais le fugitif était introuvable par les forces de l'ordre. Une mission d'inspection va ainsi être lancée dès ce jeudi après-midi pour faire la lumière sur les conditions de sortie et de suivi de l'agresseur, alors que celui-ci est à nouveau en garde à vue ce jeudi 6 mai.


Léa LUCAS avec TF1

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info