Dans la nuit de dimanche à lundi près de Metz, une femme a été tuée en pleine rue par son conjoint. Ce dernier sortait tout juste de prison et était connu des services de police. La victime avait même déposé plainte contre lui il y a six mois.
Ce soir à Hayange, le choc des habitants est encore grand. Comment un conjoint aussi violent, condamné à dix reprises, a pu être remis en liberté ? Stéphanie avait pourtant alerté du danger depuis plus d'un an. Le 14 janvier 2020, elle avait déposé une main courante contre son conjoint. Le 3 novembre 2020, elle porte plainte pour menace de mort.
Le 26 novembre 2020, son compagnon est condamné à un an de prison ferme pour plusieurs délits routiers, sans aucun lien avec la plainte. En prison, il demande à purger la fin de sa peine à domicile avec Stéphanie. La justice l'autorise, mais elle ne sait pas que Stéphanie a déposé plainte contre son conjoint violent.
"Il n'y a aucune trace dans le fichier Cassiopée une inscription de cette plainte", a déclaré Christian Mercuri, procureur de la République de Metz. Le fichier Cassiopée permet normalement de connaître les antécédents des prévenus. Sauf qu'ici, la police connaissait le danger, mais n'a pas jugé nécessaire d'en informer la justice. C'est pourtant un protocole qui existe depuis plusieurs années.
"Le parquet, même sans l'autorisation de la victime, doit être informé par le commissariat. Ça, c'est depuis 2014. Mais dans les faits, c'est peu suivi", déplore Me Michelle Dayan, avocate chez "Lawyers for women". Le 13 mai, le suspect regagne le domicile de Stéphanie. Et 12 jours plus tard, elle meurt en bas de chez elle, tuée par plusieurs coups de couteau.
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