Dimanche 25 décembre, l'auteur présumé de la fusillade devant un centre kurde parisien a été remis en garde à vue.48 heures après les faits, les circonstances des faits s'éclaircissent peu à peu.Selon le parquet de Paris citant le suspect, William M. avait prévu de se suicider après son crime.
Le parcours meurtrier de William M., auteur présumé de la fusillade à Paris vendredi 23 décembre, se dessine petit à petit. Tout commence quelques heures avant les faits qui se sont produits dans la rue d'Enghien (10ᵉ arrondissement). Face aux enquêteurs, William M. explique s'être rendu dans un premier temps à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris. Muni de son arme, il s'y serait rendu tôt dans la matinée. Et ce, avec un objectif bien précis en tête : tuer des personnes étrangères.
Une fois sur place, d'après le parquet de Paris, il renonce finalement à passer à l'acte, "compte tenu du peu de monde présent et en raison de sa tenue vestimentaire l'empêchant de recharger son arme facilement". À 6h50, William M. décide de rejoindre le domicile parental dans le 2ᵉ arrondissement de Paris.
Ce n'est qu'en ensuite qu'il sort, à pied, pour prendre la direction de la rue d'Enghien, à quelques centaines de mètres. C'est dans cette même rue que se trouve le centre kurde qu'il a pris pour cible vendredi. Toujours selon le parquet de Paris, il indique avoir eu l'intention "d'utiliser toutes les munitions et de se suicider avec la dernière balle". Lors de son audition face aux policiers de la brigade criminelle de Paris, l'homme a révélé en vouloir spécifiquement aux Kurdes.
En passant un an en prison, comment est-il sorti en détestant spécifiquement les Kurdes ?
Berivan Firat, porte-parole du conseil démocratique kurde en France
Ces dernières déclarations interrogent la communauté endeuillée. "En passant un an en prison, comment est-il sorti en détestant spécifiquement les Kurdes ?", demande Berivan Firat, porte-parole du conseil démocratique kurde en France (CDKF). "On espère que la justice va continuer son enquête, pour que l'on puisse aboutir à un résultat. C'est quelque chose d'extrêmement dramatique pour nous tous", juge Achille Aslan, un autre représentant du CDKF.
Le suspect était interné depuis samedi soir au sein de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. Les experts ont estimé, dimanche 25 décembre, que son état était compatible avec une garde à vue. Elle a donc repris au cours de l'après-midi. "Après cela, il va y avoir des expertises de fond. C'est-à-dire pas uniquement sur son état actuel, mais [également] sur son état au moment de la commission des faits", indique l'avocat pénaliste Me Carbon de Sèze.
En tout état de cause, le parquet a retenu le mobile raciste. Lors de son audition, William M. a reconnu lui-même vouer une haine "pathologique" aux étrangers. Pour le moment, aucun lien n'a pu être établi entre le suspect et un groupe extrémiste. Le suspect sera présenté dès lundi à un juge d'instruction.
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