Le 20h

ENQUÊTE – "Go fast" pour migrants : les passeurs utilisent désormais les méthodes des trafiquants de drogue

par Virginie FAUROUX Reportage TF1 : Julien Cressens, Jérôme Garro et Fabrice Maillard
Publié le 1 juin 2023 à 21h56, mis à jour le 2 juin 2023 à 0h13
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Source : JT 20h Semaine

Cinq Français et un Marocain, originaire de Reims, seront jugés ce vendredi pour leur implication dans un trafic illicite de migrants.
Ils sont soupçonnés de les avoir fait passer de la Hongrie vers l'Autriche, selon la méthode du go-fast, empruntée aux dealers de drogue.
Un phénomène qui prend de l'ampleur dans toute l'Europe.

La scène fait d'abord penser à l'arrestation de narcotrafiquants, mais dans ce quartier de Madrid, en Espagne, les hommes qui viennent d'être arrêtés ne sont pas des dealers. Ils sont accusés d'un tout autre trafic, celui de migrants transportés à travers l'Europe, cachés dans des camions. Même scène en Roumanie la semaine dernière : 28 membres d'une organisation criminelle ont été interpellés. Ils récupéraient les migrants en Turquie avant d'emprunter la route des Balkans pour les déposer en Allemagne. 

Des trafics d'êtres humains qui se multiplient, durant lesquels ces hommes peuvent passer des jours entiers entassés par dizaine dans des fourgons. Europol, qui est en charge de ces trafics en Europe, s'inquiète de l'essor de ces voyages parfois mortels. "En Bulgarie, on a eu 18 morts dans un camion qui avait été abandonné suite à un contrôle. Donc, en luttant contre les trafics de migrants, contre ces réseaux criminels qui passent des migrants, on sauve aussi des vies", estime le directeur des opérations, Jean-Philippe Lecouffe.

Un réseau de grande ampleur

Le mode opératoire de ces trafiquants est désormais le même que pour la drogue ; ils utilisent la technique dite du "go-fast". Une voiture appelée "l'ouvreuse" roule devant le camion transportant les migrants, avec une mission : prévenir le conducteur du fourgon de la présence de la police pour qu'il change d'itinéraire. 

Voilà comment, pendant six mois l'an dernier, des trafiquants français auraient fait passer plus de 250 migrants d'origine tunisienne, algérienne, afghane et syrienne de la Hongrie vers l'Autriche. Ces six hommes, cinq Français et un Marocain, âgés d'une vingtaine d'années, ont été arrêtés le mois dernier en France. "Une fois en Autriche, les migrants clandestins pouvaient se disperser plus facilement en Europe, en utilisant notamment les transports ferroviaires", a détaillé le parquet de Créteil.

Selon l'avocat de l'un des accusés, maître Jérémy Benhamou, ce ne sont que les petites mains d'un réseau de grande ampleur. "La plupart d'entre eux n'ont pas d'antécédents. Il n'y a aucun ancrage délinquant. Ils ont saisi cette opportunité, si j'ose dire, de se faire de l'argent rapidement. Mais évidemment que derrière tout ça, je crois qu'il y a des gens qui sont bien plus organisés que ça, qui connaissent bien plus les choses", affirme-t-il. 

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Chaque migrant aurait payé entre 1000 et 2000 euros pour traverser la frontière autrichienne. Les six accusés seront jugés ce vendredi 2 juin. Trois des individus mis en cause à Créteil tenaient des rôles d'organisateurs, deux autres étaient chauffeurs et un sixième était chargé de transférer le produit du trafic. Ils sont tous poursuivis pour aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d'un étranger dans l'espace Schengen. Cinq d'entre eux sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs, un délit passible de dix ans de prison.

Les services de police hongrois et autrichiens ont de leur côté condamné et incarcéré précédemment cinq autres ressortissants français, dont quatre originaires du Val-de-Marne, qui appartenaient à ce même réseau.


Virginie FAUROUX Reportage TF1 : Julien Cressens, Jérôme Garro et Fabrice Maillard

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