REPORTAGE - Le trafic de vins s'est développé ces dernières années. Une pratique devenue mondiale que les douaniers et les gendarmes ont dû adapter leur riposte.
Il se souviendra longtemps de cette nuit. Michel Chasseuil, 78 ans, est l'un des plus grands collectionneurs de vins au monde. Ce sont ses bouteilles, parfois inestimables, qui ont attiré les voleurs, mais il leur manquait la clé. "Il y a un gros qui arrive, 1,90 mètre, 80 kilogrammes, ganté... Bam... Et là, j'ai pris les premiers coups de ma vie, je suis tombé par terre. Relevez-le ! Où est la clé ? Ils m'ont tabassé, ils m'ont cassé des bouteilles de vin en disant : "si tu donnes la clé, on arrêterait de casser les bouteilles". Ils ont tout essayé", raconte le septuagénaire.
Heureusement, le senior réussit à leur échapper. Depuis, le propriétaire a sécurisé sa cave. Mais dans les vignobles prestigieux, les vols de grands crus se multiplient, et ils sont très organisés. Récemment, les gendarmes de Bordeaux ont démantelé toute une filière. Les bouteilles étaient volées dans le Bordelais, puis stockées en région parisienne. Après plusieurs mois d'enquête, les gendarmes ont saisi plus de 1 000 bouteilles. Toutes sont des grands crus.
Les voleurs chevronnés travaillaient pour le compte de recéleurs, qui revendaient leurs marchandises auprès de restaurateurs français et même parfois à 8 000 kilomètres du pays, sur le marché juteux asiatique. "Certaines personnes achetaient des bouteilles, dont certaines étaient dédiées à l'exportation. Certains vins sont plus recherchés par exemple en Asie et peuvent correspondre à des commandes spécifiques des recéleurs", indique le colonel Jean-Baptiste Félicité.
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