Dans les campagnes, les dépôts sauvages, les vols ou encore les dégradations sont régulièrement au cœur des discussions.Lasses, certaines petites communes ont décidé de passer à l'action.
Une carcasse de voiture abandonnée par son propriétaire en pleine campagne, plus de moteur, plus de rétroviseurs. Une découverte désolante pour le maire et le policier municipal de Guerlédan (Côtes-d'Armor). "Une épave, un déchet, véhicule non identifiable, retrait de plaques, numéro de série limé, un dépôt sauvage dans le domaine public", explique un policier municipal interrogé dans la vidéo en tête de cet article.
Mais le témoignage de riverains permet de retrouver la trace de l'auteur des faits. Ici, depuis juillet, c'est la troisième épave retrouvée en pleine nature. Alors cette fois-ci, la commune décide de frapper fort. La voiture est renvoyée devant le domicile du propriétaire. "L'idée d'avoir le retour à l'envoyeur, c'est aussi l'idée de 'on va voir qui c'est qui est plus fort', c'est aussi pour ça qu'un service de police municipale est précieux dans une communauté. Aujourd'hui, dans les campagnes, l'uniforme est respecté", explique le maire.
On a installé une caméra ici, parmi d'autres, pour piéger les gens qui viennent le soir
Le maire d'une petite commune des Côtes d'Armor
Trois contraventions seront dressées au propriétaire en plus du remboursement des frais de remorquage pour une somme totale de près de 500 euros. Des incivilités en tout genre et des dégradations, les communes rurales ne sont aujourd'hui plus épargnées.
Autre exemple à Plouasne (Côtes-d'Armor), village de 1800 habitants. Quand ce ne sont pas les vitres de la gare qui sont brisées, ce sont celles du local du terrain de foot ou des vols commis au cimetière. "On a installé une caméra ici, parmi d'autres, pour piéger les gens qui viennent le soir", explique le maire. Deux caméras pour près de 200 euros, Michel Daugan s'en serait bien passé. "Les grandes villes en installent depuis un moment déjà, moi, je considérais ne pas forcément avoir besoin de ça, je me dis que c'est occasionnel, que ça ne va pas durer, mais on s'aperçoit malheureusement que ça dure et on va être obligé d'en mettre d'autres ailleurs", renchérit l'édile.
D'après une récente étude du ministère de l'Intérieur, plus de 550.600 actes de vandalisme ont été enregistrés en 2022 par la police et la gendarmerie. Un nombre déjà conséquent qui serait en réalité bien plus important. "La plupart des destructions-dégradations ne sont pas déclarées, parce que souvent les préjudices sont faibles, et donc l'opportunité de se déplacer n'est pas jugée très utile", explique Aurélien Poissonnier, co-auteur du rapport sur la géographie de la délinquance à l'échelle communale.
La plupart du temps, ce sont les petits communes elles-mêmes qui payent, faute de trouver les responsables.