Cocaïne : comment les "mules" sont repérées en Guyane

Cachée dans les valises, dans des vêtements, dans la nourriture ou même dans des objets... La drogue peut être transportée sous diverses formes. Solide ou liquide, la cocaïne est parfois avalée par ces "mules", des transporteurs de drogues particuliers agissant pour l'argent.

Ces affaires se multiplient à Cayenne et sont devenues une quasi-industrie. Sur chaque liaison entre la Guyane et l'aéroport d'Orly à Paris, jusqu'à 30 mules essaieraient d'embarquer. Une dizaine y parviendrait. En 2021, plus de 1.1 tonne de cocaïne a été saisie par les agents des Douanes. Un chiffre qui a doublé par rapport à 2016. Pour lutter contre ces trafics, de nouveaux scanners sont installés dans l'aéroport. Davantage de contrôles sur les axes routiers et les frontières fluviales sont menés.

Face à un véritable afflux des dossiers, les magistrats du tribunal basé à Cayenne ont mis à jour leur arsenal de répression, avec des jugements immédiats. Quand les récidivistes écopent de prison ferme, ceux qui sont pris avec moins de deux kilos de drogues et qui sont inconnus de la justice s'en tirent avec une peine avec sursis. 

En cause, un taux de pauvreté extrêmement élevé dans ce territoire d'outre-mer. Par voyage, les mules peuvent toucher entre 5.000 et 6.000 euros, selon l'un de ceux qui a tenté la traversée. Raîssa, ancienne mule, estime que la pratique "s'est normalisée". Et de poursuivre, "les jeunes voient leur grand frère partir, et ils veulent faire pareil".

Malgré les efforts de l'État, la proximité territoriale avec des pays producteurs de drogues rend la mission bien plus compliquée, alors qu'ils augmentent les quantités mises sur le marché. Environ 2.000 tonnes par an, selon l'ONU, soit 25% de plus qu'en 2016. Une masse que les trafiquants cherchent à tout prix à écouler, notamment en Europe.