À Thann, un professeur a été menacé de mort par l'oncle d'une élève, après un cours dans lequel la laïcité avait été évoquée.L'auteur présumé a évoqué à demi-mot le sort réservé à Samuel Paty.Il a été mis en examen.
Les faits se sont déroulés à la fin d'un cours qui portait notamment sur la laïcité et la liberté d'expression. Face à l'agacement de l'une de ses élèves, l'enseignant poursuit le débat après la classe, dans le calme. La jeune fille de 15 ans évoque alors les caricatures de Mahomet et les attentats de Charlie Hebdo. Des propos qu'elle contestera ensuite avoir tenus.
Peu de temps après, la mère et l'oncle de la jeune fille, prévenus de cette conversation, pénètrent dans l'enceinte du lycée. L'oncle interpelle violemment l'enseignant et fait référence à l'assassinat de Samuel Paty. Ses paroles sont considérées comme des menaces de mort par le parquet. La jeune fille et son oncle ont été placés en garde à vue le soir même.
En évoquant "le profil de cette famille", la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, précise qu'elle a "une pratique plutôt intégriste de la religion musulmane, avec cet épisode qui s'inscrit dans un passé". En 2019, en effet, un autre incident avait eu lieu avec cette famille sur la question du port du voile au lycée, mais elle n'est pas connue pour des faits de radicalisation.
"Les sujets sensibles abordés avec respect"
L'événement a choqué dans cet établissement réputé calme, au pied des montagnes du Haut-Rhin. Interrogées pour le 20H de TF1 (vidéo en tête d'article), des lycéennes décrivent un professeur apprécié : "On a été un peu choqué. On l'avait l'année dernière et il était très sympa", se souvient l'une d'elles. Il abordait "les sujets sensibles avec respect", renchérit une autre.
L'enseignant et l'établissement ont déposé plainte. Le rectorat a mis en place une cellule d'écoute et dépêché du personnel pédagogique pour échanger avec les équipes. Une réponse adaptée pour Florence Claudepierre, représentante de la Fédération des conseils de parents d'élèves du Haut-Rhin. "Ces brigades sont spécialisées dans les incidents sous tension. Cette expérience amène un soutien très fort et permet une meilleure communication", apprécie-t-elle.
La garde à vue de la jeune fille a été levée jeudi soir. Son oncle a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre au lycée ou de contacter la victime.