La période d’hiver est loin d’être de tout repos pour les secouristes de haute montagne.Chaque hiver, ils effectuent 150 interventions dans les Hautes-Alpes.Une équipe de TF1 a pu suivre ces anges gardiens de l’extrême pendant deux jours.
Dans les Hautes-Alpes, à plus de 2000 mètres d’altitude, c’est une nouvelle intervention à haut risque pour les secouristes, dont le métier consiste à venir en aide aux victimes de la montagne. Nous avons pu les suivre durant deux jours.
Top départ à 9h du matin, au peloton de gendarmerie de haute montagne de Briançon. Les gendarmes reçoivent un premier appel et il faut partir vite. Ils sont équipés d’un casque, d'un baudrier et de crampons. "En essayant d’aller récupérer son chien, un homme s’est bloqué. Il ne peut plus redescendre ni monter", explique l’adjudant-chef Jean-Nicolas Louis.
En quelques minutes à peine, les gendarmes localisent la victime, un homme bloqué sur une falaise inaccessible à pied. Presque suspendus dans le vide, ils vont le récupérer. La manœuvre est délicate, à seulement quelques mètres de la paroi, mais ce touriste slovène est finalement sauvé. "C’était si abrupt et les rochers étaient vraiment glissants et pourtant, j’ai l’habitude d’être en montagne, je n’ai pas peur du vide. Mais là, c’était vraiment trop, donc vraiment, un grand merci à ces hommes", sourit-il. Secouru, l'homme ne paiera néanmoins rien. Car en France, le secours en montagne est pris en charge par l’État.
Jean-Nicolas Louis est un expert de la montagne, gendarme et alpiniste diplômé. Il connaît par cœur la région. "Ce sont souvent des vocations, l’assistance aux gens et tout un contexte particulier qu’est la montagne, un milieu qu’on affectionne tout particulièrement, c’est assez magique mais il y a des côtés difficiles", affirme-t-il.
Plus d’une centaine de personnes accueillies chaque jour aux urgences de l’hôpital de Briançon
L’hélicoptère ne reste jamais posé très longtemps. Le peloton de gendarmerie part sur un terrain inaccessible pour les pisteurs ou les pompiers. Sur le flanc d’une montagne, à plus de 2000 mètres d’altitude, un jeune s’est blessé au genou en hors-piste. Il est transporté aux urgences de l’hôpital de Briançon. Ici, ce n’est pas un service d’urgence comme les autres. L’hiver, les équipes accueillent plus d’une centaine de personnes chaque jour des 25 stations alentour. "Les blessures de ski arrivent souvent par vagues. Les gens commencent à être un petit peu fatigués et les blessures commencent à se faire sentir. Et là, ça va être le défilé des ambulances et des pompiers qui vont commencer à attaquer", expose le docteur Thomas Spadoni.
Ce médecin est urgentiste. Pendant les vacances de février, il traite des pathologies classiques de médecine générale et surtout de la traumatologie liée aux sports d’hiver. Pas une minute de répit. "Là, il y a une jeune fille de 13 ans qui a fait une sortie de piste en ski", poursuit Thomas Spadoni. À toute vitesse, l’urgentiste s’équipe lui aussi comme un alpiniste. Direction Le Queyras en hélicoptère. L’adolescente souffre au niveau du bassin après avoir percuté un arbre. À 2100 mètres d’altitude, à même la pente, le médecin lui apporte les premiers soins. "On lui a passé des médicaments pour la douleur, on est en train de la réchauffer. Maintenant, on va se diriger sur l’hôpital de Briançon parce que je ne peux pas l’examiner correctement dans ces conditions, dans la pente et dans la neige", explique le médecin.
L’état de la jeune patiente se dégrade. Après un scanner à l’hôpital, le médecin est inquiet, car les lésions sont graves : la rate et le rein sont touchés. L'adolescente va devoir être opérée en urgence. "Les chirurgiens discutent entre eux, les réanimateurs aussi. Nous, on est avec les pilotes, on gère la gestion des transports. C’est une belle chaîne humaine de secours qui se met en place pour sauver les gens", conclut Thomas Spadoni. La vie de cette adolescente a finalement pu être sauvée par les secouristes. Chaque hiver, ils effectuent 150 interventions dans les Hautes-Alpes.
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