LOI SUR LA SÉCURITÉ GLOBALE - Filmé alors qu'il procédait à l'interpellation d'un Gilet jaune, un policier raconte avoir été, avec sa famille, la cible de multiples menaces. A ses yeux, la proposition de loi controversée qui veut interdire la diffusion du visage de membres des forces de l'ordre en cours d'intervention est la bienvenue.
Sa vie a changé du jour au lendemain. François (le prénom a été modifié) est fonctionnaire de police. Au cours d'une manifestation des Gilets jaunes, lorsque le mouvement contestataire atteint son apogée, il procède à l'interpellation d'un manifestant "sur instruction de (son) directeur". "De là, une vidéo a été faite et de celle-ci une capture d'écran où on voit parfaitement mon visage en train de ceinturer l'individu que j'ai interpellé", raconte François devant les caméras du 20H de TF1.
Une image partagée le soir même sur les réseaux sociaux que découvrent ses proches et collègues. Ces derniers préviennent alors François qu'il est identifiable : "J'ai vu qu'on était à plus de 100.000 partages en deux heures et un nombre incalculable de commentaires..." Plusieurs personnes le reconnaissent et communiquent sur les réseaux sociaux son identité et son adresse. "C'est là que tout a basculé".
Inquiet pour sa famille
S'en suivent alors des menaces de mort, de viol sur son épouse et de violences sur ses enfants. "Mes enfants sont retournés à l'école le lundi et la première chose que leurs copains leur ont dit, c'est 'bah alors ton papa, il tape des Gilets jaunes ?' [...] On essaye au quotidien, nous policiers, de protéger nos proches, de les éloigner de toute cette violence mais quand ça nous tombe dessus, c'est insupportable", témoigne François.
Pour le fonctionnaire, c'est l'incompréhension la plus totale, car il l’affirme, l’intervention s’était "super bien passée". Le syndicat auquel François appartient met alors en place plusieurs patrouilles de gendarmerie ainsi que des points fixes devant sa maison. Pas suffisant pour rassurer sa femme qui part pendant six mois dormir chez son père avec les enfants. "Maintenant encore, elle n'est pas tranquille", confie l’officier. Et pour cause : malgré plusieurs signalements adressés à la plateforme Pharos permettant de signaler des messages haineux sur les réseaux sociaux, et malgré un dépôt de plainte, François affirme que la capture d'écran continue de circuler sur internet.
Pour lui donc, pas d’hésitation. Il apporte son soutien à la proposition de loi "sécurité globale" portée par LREM et son allié Agir, dont l'un des volets prévoit de pénaliser d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" d'un policier ou d'un gendarme en intervention, lorsque celle-ci a pour but de porter "atteinte à son intégrité physique ou psychique". Pour nous policiers ça serait vraiment super, cela permettrait d'éviter ce genre de choses", estime-t-il.
Devant le tollé suscité par cette loi de la par des défenseurs des libertés publiques mais aussi de nombreuses entreprises de presse et sociétés de journalistes - le gouvernement a précisé l'article litigieux qui pénalise d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" des forces de l'ordre en intervention quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique". L'amendement gouvernemental réécrivant cet article 24, adopté par 146 voix contre 24, spécifie désormais que la mesure ne peut porter "préjudice au droit d'informer", et que l'intention malveillante contre les forces de l'ordre doit être "manifeste".
"Oui", journalistes et citoyens pourront continuer à filmer et à diffuser "sans intention malveillante", a affirmé le co-rapporteur LREM de la proposition de loi, Jean-Michel Fauvergue. La restriction sur les images ne vise d'ailleurs pas le numéro de matricule, dit "RIO" - qu'un policier ou un gendarme est censé arborer en intervention. Après le vote, les syndicats de policiers comme Alliance et Unité-SGP-FO ont salué une "victoire importante", malgré "l'acharnement de nos détracteurs".
Plusieurs dirigeants de médias ont exprimé leur préoccupation concernant l'article 24, dont TF1 et LCI dans une tribune publiée , notamment, sur notre site.
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