Incendie causé par un tir dans le Var : les riverains du camp militaire ne décolèrent pas

Depuis samedi matin, la végétation brûle et une épaisse fumée noire se dégage dans le ciel. L'incendie déclenché par un tir d'artillerie dans le camp militaire de Canjuers (Var) a parcouru plus de 1 000 hectares et il progresse toujours. Lundi soir, il n'était plus qu'à deux kilomètres à vol d'oiseau de la ville d'Aiguines. Interrogés par TF1 dans le reportage du 20H ci-dessus, les habitants qui voient passer les Canadair juste au-dessus de leurs têtes ne décolèrent pas. "Je trouve idiot que les militaires fassent sauter des obus en période de sécheresse", lance l'un d'eux. "Ils nous interdisent de faire des barbecues et tout, et après ils vont tirer des obus... ça devrait être interdit", souligne un autre.

Dans cette zone inaccessible, d'importants moyens aériens sont engagés : quatre Canadair et deux Dash. Lundi vers 22h30, un pompier a été légèrement touché par un éclat d'obus après que ce dernier a traversé le pare-brise de son camion, et 18 de ses collègues "ont été choqués et souffrent plus ou moins de troubles auditifs". 

Le temps presse, car le feu se dirige maintenant vers le site naturel classé des Gorges du Verdon. Ce qui rappelle de très mauvais souvenirs au maire d'Aiguines : "On a déjà eu la même chose en 1985, il y a 37 ans. Le feu était parti dans le camp militaire, malheureusement il avait sauté les périphériques et avait brulé 3000 hectares. Donc aujourd'hui, forcément, on est inquiets".

En milieu de journée lundi, la route touristique des Gorges du Verdon a été coupée à la circulation. Un peu plus loin, un éleveur se désole de voir la colline brûler. "Les pâturages sont anéantis pour plusieurs mois au moins", lâche-t-il face aux caméras de TF1. 

Alors que le Var subit une sécheresse exceptionnelle, les conditions de sécurité étaient-elles réunies pour effectuer ces tirs d'artillerie ? L'armée n'a pas souhaité répondre à TF1. Le parquet militaire de Marseille a été saisi de l'enquête.