Neuf pompiers ont été blessés dans l'incendie qui s'est déclenché à Aubais (Gard), ravageant 370 hectares.L'un d'eux a été transporté, en urgence, au Centre hospitalier de Montpellier.Pourquoi y a-t-il eu autant de blessés du côté des soldats du feu ? TF1info fait le point avec un représentant des pompiers.
Un incendie s'est déclenché aux alentours de 15h00, le dimanche 31 juillet, dans une pinède sur la commune d'Aubais, située au sud de Nîmes. Il a ravagé plus de 370 hectares et mobilisé 417 pompiers sur place, au total. Parmi eux, neuf pompiers ont été blessés, dont un grièvement. Il a été transporté, en urgence, au Centre hospitalier de Montpellier pour des brûlures aux mains et au visage.
Heureusement, son pronostic vital n'est pas engagé, mais cet accident pose question : pourquoi y a-t-il eu autant de blessés du côté des soldats du feu dans cet incendie ? En comparaison, ceux de Gironde, qui ont brûlé plus de 20.000 hectares de forêt de pins, n'ont fait aucun blessé. TF1 Info vous explique pourquoi.
Deux départs simultanés d'incendies
Selon le lieutenant-colonel David Annotel, l'un des porte-paroles de la fédération nationale des sapeurs-pompiers, il y aurait eu plusieurs facteurs aggravants. "La lutte sur l'incendie d'Aubais a été très différente de ce qu'on a connu en Gironde", affirme-t-il à TF1-LCI. En effet, deux départs de feux ont été recensés de manière quasi-simultanée : un premier à Beaucaire, détruisant 15 hectares et un second à Aubais.
Au cours de l'intervention sur celui de Beaucaire, un pompier a été blessé légèrement en chutant du toit d’une habitation en feu, il a été hospitalisé en urgence relative à Nîmes tout comme deux civils, une femme de 85 ans brûlée légèrement et un homme de 50 ans, victime d’un malaise.
Au final, le feu a rapidement été fixé par les pompiers mais ces derniers ont connu d'importantes difficultés d'organisation et d'engagement des moyens terrestres et aériens à cause de ce double incendie.
Des moyens aériens limités par une ligne électrique
Selon David Annotel, les avions bombardiers, directement mobilisés au départ de l'incendie à Aubais, "ont été limités sur leur premier largage de sécurité puisqu'il y avait présence d'une ligne électrique". Ces avions, beaucoup plus puissants, mais moins précis que les hélicoptères, n'ont donc pas pu larguer d'eau à cause de la proximité d'une ligne à haute tension, laissant le feu grignoter de plus en plus d'hectares.
En lien avec les autorités et l'opération RTE, le poste de commandement des sapeurs-pompiers a dû attendre d'évaluer les conséquences d'une telle coupure électrique pour la population. Après une attente interminable, les avions ont pu contribuer, bien que tardivement, à la maîtrise de cet incendie.
Une importante proximité avec des habitations
La seconde difficulté pour les pompiers concernait "sa proximité avec des maisons, d'une zone urbanisée, de plusieurs sites industriels", selon David Annotel. Cet élément constitue la plus grosse différence avec l'incendie de Landiras, qui ne se situait pas dans une zone périurbaine. Dans ce cas de figure, la priorité, après avoir évalué les risques encourus par les personnes travaillant ou vivant à proximité, est de sauvegarder les habitations ainsi que les industries.
"La protection de points sensibles [les habitations, ndlr] nécessite un engagement au plus près du feu." Concrètement, cela signifie de mettre en œuvre des moyens humains très importants. Les pompiers ont donc été mobilisés "au corps à corps" avec les flammes, luttant à l'aide d'engins et de lances.
Un vent changeant
Malheureusement, les pompiers ont été confrontés à changement brutal de direction du vent. "Il s'est retourné à plus de 180 degrés", explique le porte-parole de la FNSPF, bloquant les soldats du feu au milieu de l'immense brasier. Ils se sont alors retranchés dans leur camion, dans lequel un dispositif d'autoprotection a été activé.
Dans ce cas, des bus situés tout autour de la cabine arrose l'engin et des masques d'air respirable sont mis à disposition des pompiers. Malgré ce dispositif, l'engin s'est embrasé et quatre d'entre eux ont été blessés, dont un grièvement.
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