VIDÉO - Insécurité à Marseille : un quartier privé de courriers par La Poste, les habitants n'en peuvent plus

Le problème n’est pas nouveau et prend de l’ampleur d’année en année. Dans le quartier de la Bricarde (15e) à Marseille, les habitants sont excédés par une situation qui dure. Cela fait sept ans que certains ne reçoivent plus de colis. Mais La Poste a décidé d’aller encore plus loin. Depuis une semaine plus de lettres non plus. En cause, l’insécurité des agents de La Poste. Dans son communiqué, la direction de la poste dénonce aussi des interphones hors services et des noms illisibles sur les boites aux lettres. 

Une situation qui excède les habitants. "Je suis en attente de lettres recommandées, je ne sais pas comment je vais faire, je ne sais même pas où aller le chercher parce qu'on est au courant de rien", déplore une résidente.  Le passage des facteurs est totalement irrégulier, certains voisins continuent de recevoir leurs courriers, mais ne sont pas prévenus. "Le facteur ne m'avait pas mis l'avis de passage, quand je m'en suis aperçu, c'était trop tard, j'ai tout jeté, comme c'était un colis alimentaire", critique un habitant dans le reportage TF1 ci-dessus. Désormais, il faut prendre et payer le bus pour se rendre au bureau de poste. Certains artisans ou livreurs privés refusent également d'intervenir dans ce quartier de 2500 habitants.

Les résidents ne comprennent pas la décision de La Poste. Pour eux, la vraie raison n’est pas la sécurité des agents. "Désolé, vous voyez bien, le matin, il n'y a pas de problème, le facteur passe entre 10h et 11h, il n'y a jamais de problèmes. Les jeunes n'agressent pas les facteurs. Ce n'est pas vrai", justifie une habitante.  Pourtant, ce quartier est connu pour être le lieu d’affrontements entre bandes rivales. Agressions, fusillades et enlèvement sont devenus réguliers à la Bricarde. Fin juillet, deux hommes avaient par exemple été enlevés. À tel point que la préfète des Bouches-du-Rhône a été contrainte de renforcer le dispositif de sécurité sur la zone.

Pour Amine Kessaci, président de l’association "Conscience", il s'agit de bien plus qu'un problème de courrier. "À force de retirer le service public dans les quartiers nord de Marseille, ça montre aux habitants que ce ne sont pas des citoyens à part entière et ça, c'est une situation qui est vraiment dramatique."