VIDÉO - "Je suis tombé des nues" : les "arnaques au président" de plus en plus fréquentes

Publié le 17 février 2023 à 15h45

Source : JT 13h Semaine

Huit personnes ont été interpellées ces derniers mois dans une "arnaque au président" record de 38 millions d'euros, a annoncé ce vendredi le parquet de Paris.
Une escroquerie au mode opératoire bien rôdé, qui fait de plus en plus de victimes.
L'une d'elles, un chef d'entreprise de Mayenne, témoigne auprès de TF1.

500.000 euros. C'est la somme que l'entreprise morbihannaise Mahévas, victime d'une "arnaque au président", s'est vue dérober. Quand Yohan Le Métayer, son président directeur général, a découvert le pot aux roses, il était déjà trop tard, car sa comptable ne lui en a parlé de vive voix qu'après avoir effectué plusieurs virements bancaires. "Une journée, elle est venue me dire : qu'est-ce que je fais avec ton dernier mail, les comptes sont à sec, qu'est-ce que je peux transférer de plus ? C'est là que je suis tombé des nues...", se souvient le dirigeant, dont l'identité a été usurpée.

"Pas le droit de parler de quoique ce soit avec qui que ce soit"

Selon la confédération des PME, qui appelle entreprise et salariés à rester sur leur garde, ces arnaques sont de plus en plus fréquentes. Et les escrocs usent toujours du même mode opératoire. En pratique, la comptable reçoit un appel d'un cabinet soi-disant mandaté par son PDG, on lui demande d'effectuer des virements pour des opérations commerciales. S'ensuivent des échanges écrits dans lesquels les escrocs se font passer pour le patron et ordonnent ces fameux virements. 

Dans le cas de Mahévas, des dizaines de mails ont été échangés au total, le faux patron ayant bien pris soin de demander à ce que tous les échanges restent secrets. Elle n'avait "pas le droit de parler de quoi que ce soit avec qui que ce soit dans l'entreprise, même avec moi", résume Yohan Le Métayer.

Pour se prémunir de ce genre d'arnaques, la CPME rappelle aux entreprises les précautions de rigueur. "Dès qu'on a des virements internationaux qui n'étaient pas planifiés, il faut se poser la question, quand des interlocuteurs habituels changent tout d'un coup de coordonnées mail ou téléphone, là aussi, il faut qu'on ait la puce à l'oreille", énumère Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME. "Et puis, encore une fois, la première des précautions, c'est de décrocher son téléphone et d'appeler la personne qui est soi-disant à l'origine de cette demande pour s'en assurer", conclut-il. Enfin, il est conseillé d'en dire le moins possible sur l'entreprise, notamment sur les réseaux sociaux, car chaque information est susceptible d'aider les escrocs. 

Ces derniers mois, huit personnes ont été interpellées dans une "arnaque au président" record au cours de laquelle 38 millions d'euros ont été détournés, a annoncé ce vendredi le parquet de Paris.


Audrey LE GUELLEC

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