Trois jeunes âgés de vingt, dix-huit, et seize ans, ont été tués à l’arme blanche en plein centre-ville d'Angers.Deux jours après, familles, amis et habitants se sont recueillis sur les lieux du drame.Le suspect, un homme de 32 ans, a été mis en examen et écroué.
C’est une bande de copains d’Angers, que l'on voit recueillis en cercle, près des lieux du drame, dans le reportage en tête d'article. Ils ont entre seize et vingt ans et pleurent trois des leurs. Ismaël, 16 ans, Manolito, 18 ans et Atama ,20 ans ont perdu la vie, poignardés par un homme dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Toute la journée, famille, amis, et de nombreux habitants d'Angers, sont venus déposer des fleurs en hommage aux trois jeunes gens, sur l'esplanade du centre-ville où s'est déroulée l'agression.
Le jeune Tailan, cousin d'une des victimes, était présent à ses côtés, quand un homme de 32 ans serait venu les provoquer. "Ça fait mal", témoigne Tailan, blessé lui-même lors de l'agression, "j'ai perdu trois frères d'un coup, sous mes yeux".
Après une première altercation, l'homme était revenu pour s'en prendre aux jeunes femmes de ce petit groupe d'amis venus faire la fête. Les garçons s’interposent, et le repoussent. Mais l'homme revient à nouveau, cette fois armé d’un couteau, pour les agresser. "Manolito m'a poussé, il a pris le coup à ma place (...)", raconte Tailan, "il m'a clairement sauvé la vie, moi j'ai juste pris un coup dans le doigt".
C'était vraiment la lumière, Ismaël, un enfant très gentil
Marie-Joseph Pineau, grand-mère d'Ismaël
Présente, elle aussi, la grand-mère d’Ismaël, le plus jeune, est dévastée. "C'était vraiment la lumière, Ismaël, un enfant très gentil, le contraire d'une racaille", témoigne-t-elle, étranglée par l'émotion. Les deux plus grands appartenaient à la communauté wallisienne, dont beaucoup de membres se sont rassemblés pour se recueillir sur place. Parmi eux, l'oncle d'une des victimes a accepté de nous parler de son neveu. "Atama, c'était vraiment une très belle personne", raconte Toamisa Vakelapu, "en plus très travailleur, tout le monde l'appréciait".
Les proches des victimes souhaitent organiser une marche blanche pour leur rendre hommage ce lundi 18 juillet. L’agresseur présumé, un ressortissant soudanais arrivé en France en 2016, a été mis en examen et écroué pour les meurtres des trois jeunes gens, "aggravés par plusieurs autres crimes", selon le procureur Eric Bouillard : "tentatives de meurtres aggravés" et "agressions sexuelles" sur les jeunes femmes du groupe. En garde à vue, le suspect n'aurait pas fourni de "véritables explications à ses actes", expliquant qu'il n'avait pas de souvenir en raison de son alcoolisation.