Cinq hommes soupçonnés d'être au cœur d'un vaste trafic de cocaïne à l'intérieur du port du Havre ont comparu cette semaine devant la justice.En quelques années, le Havre est devenu la principale porte d'entrée de la drogue en France.Le procès a débuté ce mercredi par la cour d'assises spéciale du Nord et devrait durer deux semaines.
Les caméras ne sont pas les bienvenues sur le port du Havre. Le procès qui s'ouvre aujourd'hui devant les Assises rappelle de mauvais souvenirs aux dockers. Le réseau, depuis démantelé, faisait passer de la cocaïne d'Amérique latine en France dans des conteneurs avec la complicité d'employés du port corrompus. Les tarifs présumés varient : 10 000 euros pour procurer un badge d'accès à la zone, jusqu'à 100 000 euros pour le docker qui accepte d'extraire un conteneur chargé de drogue, 20 000 euros pour les chauffeurs routiers, le chef du réseau peut, lui, espérer plus de 500 000 euros de profit par cargaison.
Une dizaine de dockers déjà condamnés
Six donneurs d'ordre présumés comparaissent devant la Cour d'assises ce samedi. Trois d'entre eux risquent la réclusion criminelle à perpétuité, même si leurs avocats les présentent comme de petites mains du réseau. Dans cette affaire, une dizaine de dockers ont été déjà condamnés à des peines de un à six ans de prison. Mais le trafic continue, comme le montre, dans la vidéo en tête de cet article, la fusillade de 2022 entre policiers et des convoyeurs de cocaïne.
Les chiffres des saisies par les douanes sont sans appel. D'un peu plus d'une tonne de cocaïne en 2019, elles ont bondi à sept tonnes en 2022, pour le seul port du Havre. Une dizaine de procès doivent avoir lieu dans les prochains mois. Selon une avocate, les employés du port sont désormais systématiquement menacés par les trafiquants. Les 300 douaniers du Havre se disent sous pression, eux aussi parfois menacés, voire espionnés, par les drones des trafiquants lors de leur intervention sur le port.
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