La CGT prise pour cible lors du défilé du 1er-Mai à Paris

Publié le 2 mai 2021 à 20h02, mis à jour le 3 mai 2021 à 9h22

Source : JT 20h WE

REPORTAGE - Les membres de la centrale syndicale ont été pris à partie par des manifestants au moment de l'arrivée du cortège du 1er-Mai sur la place de la Nation, à Paris. Leur camion a été saccagé et tagué avec l’inscription "CGT Collabo".

Alors que des participants lambda se dispersaient à la fin de la manifestation, des échauffourées éclataient place de la Nation. Ce ne sont pas les forces de l'ordre qui ont été pris pour cible, mais le service d'ordre de la CGT, contraint d'user de gaz lacrymogènes pour se dégager. Un cadre du syndicat présent sur place raconte : "On a des projectiles qui giclent, des insultes, des gens qui attaquent le cortège. Alors rapidement, on essaie de se dégager et on arrive entre les deux colonnes de la place de la Nation. Et là, on a des grilles policières totalement étanches qui nous empêchent de sortir. On va avoir un face-à-face qui va durer un bon moment".

La CGT a déploré 21 blessés lors de ces affrontements. Son camion a été saccagé et tagué avec l’inscription "CGT Collabo". "La CGT a été la grande force de la résistance. Ce genre de propos, idéologiquement, on sait d'où ça vient. C'est clairement une mouvance qui relève de l'ultra-droite", poursuit Benjamin Amar. Il semble que beaucoup d'assaillants étaient issus de mouvements radicaux, proches surtout de l'extrême-gauche. "Des mouvements radicaux, Gilets jaunes, mais plus encore "Black blocs" assimilent la CGT aux forces de l'ordre jusqu'à caractériser, qualifier la CGT de collabo. C'est-à-dire que pour ces militants, la CGT est une structure de domestication du peuple assimilable à une compagnie de CRS", explique Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.

Cette bataille symbolique pour le 1er mai a débuté dès 2018 quand les "Black blocs" sont parvenus à s'imposer déjà en tête de cortège. Un an plus tard en 2019, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez était contraint de quitter, sous les invectives, son propre défilé. Cette année, la violence est montée d'un cran, marquant la victoire symbolique des protestataires radicaux sur un syndicalisme traditionnel en perte de vitesse.


La rédaction de TF1info

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