"On n'a pas vu de pompiers, de Samu" : les secours entravés lors des heurts autour des méga-bassines ?

par F.Se
Publié le 27 mars 2023 à 9h29, mis à jour le 27 mars 2023 à 10h23

Source : TF1 Info

Un manifestant blessé samedi à Sainte-Soline est toujours entre la vie et la mort.
Il aurait fallu près de 100 minutes pour l'évacuer, selon des activistes présents sur place.
La Ligue des Droits de l'Homme dénonce également un usage disproportionné et indiscriminé de la force.

"Je pense que la police a effectivement empêché les ambulances d'accéder à la personne blessée pour la secourir à temps", estime Tom, un opposant aux méga-bassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), qui témoigne dans le reportage de LCI ci-dessus. Le manifestant qu'il évoque, blessé samedi lors des heurts autour du chantier de retenue d'eau géante, est toujours entre la vie et la mort, ce dont les autorités et les organisateurs se rejettent la responsabilité. 

Le pronostic vital de cet homme de 30 ans, dans le coma après un traumatisme crânien, est engagé selon le parquet de Niort, qui a ouvert une enquête spécifique sur les circonstances dans lesquelles trois manifestants au total, dont une femme de 19 ans et un autre homme de 27 ans, ont été grièvement blessés.

Violents affrontements

Selon un bilan actualisé par le parquet en fin de journée ce dimanche, deux gendarmes blessés grièvement "sont désormais en urgence relative". Au total, 47 militaires et sept manifestants ont été pris en charge par les secours selon ce décompte. Les organisateurs font de leur côté état d'un bilan beaucoup plus lourd : 200 manifestants blessés, dont 40 graves. 

Inès, une manifestante, raconte à notre équipe avoir vu "des personnes qui avaient le visage tuméfié, qui avaient des gros bandages, des personnes qui étaient portées". À ses côtés, une autre jeune femme accuse : "On n'a pas vu de pompiers, de Samu, il n'y avait pas ça, il n'y avait que des medics [des secouristes intégrés à l'organisation de la manifestation, NDLR] et des manifestants qui aidaient."

Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée
Observateurs de la Ligue des droits de l'Homme

Des observateurs de la Ligue des droits de l'Homme sur le site mettent en cause, eux aussi, "un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l'ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l'accès à la bassine, quel qu'en soit le coût humain". Selon eux, les cortèges ont été ciblés avant et après leur arrivée sur les lieux par des tirs de grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives (...), ainsi que de LBD 40. "Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée" et les détonations "étaient régulièrement suivies de cris d'appel au secours"

Selon la porte-parole de la gendarmerie, les services d'aide ont été ralentis par les opposants au projet. "Les gendarmes, aux côtés des sapeurs-pompiers, ont essayé d'avancer, mais ils ont essuyé des tirs", expliquait ainsi ce dimanche la lieutenante-colonelle Nassima Djebli sur le plateau de LCI, "et là la première chose à faire c'est aussi de protéger les pompiers pour intervenir en sécurité". Les images tournées par nos équipes ce weekend montrent aussi qu'une frange des manifestants ont à plusieurs reprises attaqué les forces de l'ordre, incendiant même un véhicule de gendarmerie.


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