Le 20 mars dernier, un groupe de jeune avait été interpellé par des équipages de la Brav-M.Un enregistrement, dévoilé quelques jours plus tard, avait révélé des propos insultants, menaçants et intimidants.L'IGPN a proposé des sanctions, il revient au préfet de police de Paris de statuer.
Conseil de discipline ou avertissement. Mardi 2 mai, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) - la police des polices - a proposé de renvoyer en conseil de discipline trois policiers de la Brav-M, d'après une source proche du dossier citée par l'Agence France-Presse. Les fonctionnaires visés par l'IGPN sont ceux qui avaient menacé et humilié plusieurs jeunes interpellés à Paris, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites, à la fin du mois de mars.
Par ailleurs, l'IGPN propose de sanctionner quatre autres fonctionnaires d'un avertissement, selon la même source. Les fonctionnaires se sont vus reprocher par la police des polices un ou plusieurs manquements, dont le devoir d'exemplarité, l'obligation de courtoisie à l'égard du public, l'atteinte au crédit de la police nationale et le devoir de protection de la personne interpellée, ont détaillé ces sources.
Plusieurs options pour le préfet de police
Ces conclusions de l'enquête administrative de l'IGPN ne sont pas une surprise, sa patronne Agnès Thibault-Lecuivre avait annoncé que ses services allaient "proposer des sanctions". Désormais, le préfet de police de Paris a trois possibilités : suivre ces recommandations, les revoir à la hausse ou à la baisse.
L'avertissement est une sanction disciplinaire du premier groupe, la plus basse de la fonction publique, et ne fait l'objet d'aucune mention dans le dossier de l'agent. En cas de renvoi devant un conseil de discipline, les policiers encourent potentiellement des sanctions plus lourdes, de l'exclusion temporaire d'un jour jusqu'à la révocation, beaucoup plus rare.
"Tu la fermes ou tu en veux une deuxième ?"
Dans la foulée de la révélation de l'extrait audio par Le Monde et le site Loopsider, le préfet de police Laurent Nuñez avait saisi l'IGPN et ouvert une enquête administrative, dont les conclusions viennent donc d'être rendues. Quelques heures avant l'annonce, par le parquet de Paris, d'une enquête judiciaire. Celle-ci est toujours en cours.
Dans cet enregistrement, on y entend plusieurs policiers enchaîner les propos humiliants, menaçants et intimidants envers sept jeunes interpellés le 20 mars en fin de soirée, lors d'une manifestation sauvage à Paris. "La prochaine fois qu’on vient, tu [ne] monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital", menace notamment l'un des fonctionnaires.
Deux bruits, qui peuvent être ceux de gifles, sont également audibles. "Tu la fermes ou tu en veux une deuxième ?", avait lancé l'un de ces membres des forces de l'ordre. Les fonctionnaires audibles dans cet enregistrement avaient été formellement identifiés 48 heures plus tard.
Selon des rapports internes adressés à leur hiérarchie, consultés par l'AFP, les policiers enregistrés ont plaidé "la fatigue physique et morale" pour expliquer leurs propos. La quasi-totalité disait avoir agi en réaction aux "provocations" et à l'"arrogance" de l'un des interpellés.
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