Il est interdit de plonger depuis la Corniche Kennedy à Marseille, mais certains assimilent ces sauts à un rite initiatique.Mardi, un homme s’est tué en plongeant, et la semaine dernière, un adolescent de quatorze ans a été sauvé in extremis.Le 20H de TF1 s'est rendu sur place.
La Corniche Kennedy à Marseille, c’est une vue imprenable sur la mer. Mais aussi sur les exploits dangereux d'adolescents en quête de sensations fortes. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur avec les réseaux sociaux. "Le danger, la sensation, le risque... C'est ça qu'on aime", explique un jeune rencontré par le 20H de TF1. Parfois jusqu'à l'accident. "Quand j'ai sauté, j'ai mal atterri. J'ai fait un plat des jambes et je n'arrivais plus à nager. Je coulais jusqu'à ce qu'un inconnu est venu, m'a sorti de l'eau et m'a sauvé la vie", poursuit le jeune homme. Mais cela n'a pas empêché ce garçon de quinze ans et ses amis de sauter de nouveau de la corniche peu après.
Les ados parlent d’un rite initiatique. Les habitants, eux, ne comprennent pas vraiment. "Ils sont fous de faire ça parce qu'ils ne savent pas qu'un jour, ils tomberont mal. Ils se casseront quelque chose et ce sera fini", affirme une habitante. "Il y a 17 mètres de haut et en bas, il y a à peine deux mètres d'eau. C'est très dangereux", ajoute un autre habitant.
"Aujourd'hui, tu peux sauter. Demain, tu voudras marcher"
Et ce ne sont pas les marins-pompiers de Marseille qui diront le contraire. Ils sont régulièrement appelés pour des accidents graves. Ils tirent la sonnette d’alarme. "Depuis le début de la semaine dernière, on a un jeune garçon de quatorze ans qui a sauté de la corniche, qui a été récupéré par ses camarades et qui a évité de justesse la noyade, et puis on a malheureusement le décès d'hier, avec quelqu'un qui a sauté par des conditions de mer plus difficiles, qui n'a pas pu être récupéré par ses camarades", explique le commandant David, chef des opérations au bataillon des marins-pompiers de Marseille. Ce mardi 28 juin en effet, un homme de 42 ans y a perdu la vie.
Pourtant, les sauts depuis la Corniche sont interdits depuis un arrêté municipal de 2006. Mais derrière la signalisation et les messages de prévention, il est difficile pour les forces de l'ordre d’être présentes sur trois kilomètres, malgré quelques verbalisations. "C'est une amende de catégorie 2 pouvant aller jusqu'à 150 euros", prévient le major Stéphane Cambours de la police nationale de Marseille.
La police mise surtout sur la pédagogie et la prise de conscience des jeunes. Quitte à les choquer avec des affichettes. "Nous avons retenu celle-ci", montre Stéphane Cambours, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. "Aujourd'hui, tu peux sauter. Demain, tu voudras marcher", lit-il sur l'affiche. Des médiateurs avec des T-shirts bleus sont aussi présents sur le terrain, pour parler avec ceux qui veulent tenter le grand saut, afin d’éviter que des défis stupides viennent encore noircir les belles vacances qui commencent.