VIDÉO - "Moi aussi je vais me faire tuer" : les Marseillais effrayés après la triple fusillade

par La rédaction de TF1info | Reportage E. Binet, S. Fargeot
Publié le 4 avril 2023 à 13h01, mis à jour le 4 avril 2023 à 13h07

Source : JT 20h Semaine

Le bilan de la nuit de dimanche à lundi à Marseille est tragique : trois fusillades, trois morts et plusieurs blessés.
Des habitants inquiets se sont rassemblés pour réclamer justice.
Certains nous ont confié leur peur d'être les prochains.

À Marseille, dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 avril, trois fusillades ont fait trois morts et plusieurs blessés. Une hécatombe qui a suscité la colère d'une cinquantaine de riverains et de proches de victimes, qui se sont réunis lundi pour crier leur colère. "L'union fait la force. Et tant que ça ne sera pas le cas, les choses n'avanceront pas", lance Laëtitia, la tante d'une des victimes des règlements de comptes. "Il faut que la peur change de camp. Qu'ils prennent conscience qu'aujourd'hui, tout le monde peut être touché", poursuit Karima Meziene, la sœur d'une victime, face à la caméra du 20H de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article.

Il était 23h30, dimanche, lorsqu’une fusillade a éclaté au pied d’une cité du Castellas, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Deux hommes, de 21 et 23 ans, ont perdu la vie sous les yeux de certains habitants. Par peur des représailles, la plupart préfèrent témoigner anonymement.

"Ça arrive souvent dans ce quartier. Très souvent. On se méfie quand on passe", explique une jeune femme. Une autre se désole : "Ce sont les enfants de maintenant qui m'inquiètent. Je ne sais pas quand ça va s'arrêter, comment ça va finir".

Certains habitants ne se "sentent en sécurité nulle part"

Durant la même nuit, à 500 mètres de là, une deuxième fusillade a blessé cette fois-ci cinq personnes. La nuit sanglante ne s'est pas arrêtée là : dans un quartier du centre-ville connu pour le trafic de stupéfiants, trois mineurs ont à leur tour été touchés par arme à feu. 

Partout, c’est l’incompréhension. "Je ne sais plus quoi dire. Ça me fait mal au cœur. J'ai très mal dormi", déplore un homme. Une femme, elle, confie, ne se "sentir en sécurité nulle part".

Deux des jeunes sont grièvement blessés. Le troisième, âgé de 16 ans, a succombé à ses blessures. Traumatisé, l’un de ses amis confie sa peur : "J'ai envie de rentrer chez moi et de me cacher. Je suis triste, j'ai peur. Je vais me faire tuer, moi aussi."

Aucun lien n’a pu être établi entre ces trois fusillades, mais le motif pourrait être identique, selon la procureure de Marseille, Dominique Laurens : "Première logique, le contrôle territorial. Et derrière, bien évidemment, une logique de vendetta, de représailles, qui s'exerce sur un certain nombre d'individus", a-t-il indiqué lundi.

Les enquêtes ont été confiées à la police judiciaire et dès ce lundi, quatre personnes sont placées en garde à vue.


La rédaction de TF1info | Reportage E. Binet, S. Fargeot

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