Vidéo montrant des piétons trainés par des individus en voiture : trois hommes mis en examen

Publié le 15 janvier 2022 à 9h41, mis à jour le 18 janvier 2022 à 9h44
Vidéo montrant des piétons trainés par des individus en voiture : trois hommes mis en examen

FAIT DIVERS – Des images sur lesquelles deux victimes sont agrippées et tirées par un homme hilare dans une voiture avant s'écrouler au sol circulent depuis dimanche sur les réseaux. Trois individus au total ont été interpellés dans cette affaire.

Les images sont très choquantes et les conséquences de ces actes auraient pu être dramatiques.  Dimanche, une vidéo a été postée sur les réseaux sociaux avant d'être partagée et commentée des milliers de fois. 

Il semble qu'il s'agisse de deux séquences distinctes ramenées à une. Au total, 34 secondes sur lesquelles apparaissent successivement deux hommes agrippés à travers la vitre de la portière d'une voiture, puis tirés par un autre homme assis à bord du véhicule avec au moins un passager. Les deux piétons sont ensuite contraints de courir près du véhicule avant de finir par chuter au sol. Plusieurs signalements ont été adressés à la police nationale après la diffusion de cette vidéo, notamment par le biais de la plateforme Pharos. Voici ce que l'on sait de ces événements.

Des images tournées à Noisy-le-Sec

Selon une source policière contactée par LCI lundi matin, les images ont été tournées (pour au moins l'une des deux séquences) dimanche en fin de journée dans la ville de Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis. On ignore encore dans quelles rues de la commune précisément elles ont été tournées.

Sous la vidéo, des émojis morts de rire et les mots : "fou rire de la soirée"?

Que voit-on sur les deux séquences ?

Sur la première vidéo, un homme vêtu d'une doudoune, d'un bonnet blanc et d'une écharpe grise est attrapé par le conducteur d'une voiture, hilare. Ce dernier le saisit par son écharpe. On entend  un"Oh" de stupéfaction. Le piéton est obligé de courir à côté du véhicule, avant de finir au sol. On entend le choc de la victime lorsque son corps tombe sur le bitume. Le véhicule poursuit sa route, le conducteur et son passager rigolent. 

Même séquence sur la deuxième vidéo. Cette fois, le conducteur du véhicule attrape un homme aux cheveux poivre et sel, porteur d'un manteau d'hiver et d'un masque anti-covid noir. Il se saisit de la main du piéton qui, avec son autre main, tient un paquet de cigarette en s'agrippant à la portière. À l'intérieur du véhicule, on entend une voix d'homme crier :"Wallah tu vas courir". Le piéton s'écrie :"Arrête tes conneries ! Arrête, je vais tomber". Le conducteur et son comparse sont à nouveau hilares. L'un d'eux dit :"Tombe". Le piéton contraint de courir de plus en plus vite près de la voiture répète désespérément :"Arrête ! Arrête tes conneries ! Oh putain! Arrête ! Arrête, je vais tomber ". Puis cet homme finit par lâcher prise et s'effondre au sol. Les deux individus rient eux de plus en plus fort. Ils quittent les lieux laissant la victime au sol. 

Plusieurs victimes

Une enquête a été ouverte des chefs de violences avec arme en réunion. Une première victime apparaissant sur la vidéo et âgée de 64 ans a déposé plainte, fait savoir le parquet ce mardi. "Elle expliquait que dans la soirée du 8 au 9 janvier 2022, les auteurs lui avaient demandé une cigarette. Au moment où il la tendait au conducteur, ce dernier l'attrapait par le bras, le retenait de force, et démarrait en accélérant, ce que démontrait la vidéo diffusée", indiquait le procureur de la République de Bobigny Éric Mathais mardi.

"Cette victime subit notamment une fracture de l'épaule et du pied a été examinée par les unités médico-judiciaires qui lui ont décerné 45 jours d'incapacité totale de travail", fait savoir le parquet jeudi le parquet. Une autre victime qui apparait dans la vidéo n'avait toujour pas été identifiée ce jeudi 13 janvier.

Le magistrat précisait par ailleurs dès mardi qu'"une femme qui n'apparait pas sur la séquence diffusée se présentait en outre dans la nuit du 10 au 11 janvier 2022 pour déposer plainte de faits similaires qu'elle disait avoir subis le 9 janvier".

Mis en examen et placés en détention

Au lendemain du tournage des images et de leur diffusion sur les réseaux sociaux, un individu était interrogé par les enquêteurs "Un homme a été placé en garde à vue ce lundi", indique le parquet de Bobigny à LCI. Mardi matin, Gérald Darmanin, indiquait qu'un deuxième individu était entre les mains des policiers. 

"Le chauffeur filmé dans la vidéo était rapidement identifié par les policiers locaux. Le 10 janvier 2022 à 17h15, il se rendait sur un parking, lieu de rendez-vous fixé avec les services d'enquête où il était interpellé.  Un deuxième individu présent dans le véhicule se présentait au commissariat le 11 janvier 2022 où il était également placé en garde à vue" détaillait mardi le procureur Eric Mathais.

A l'issue des mesures de garde à vue, les deux individus ont été déférés au parquet mercredi 12 janvier 2022 dans la soirée et présentés devant un juge d'instruction qui les a mis en examen. 

Le premier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieur à huit jours, en l'espèce 45 jours en réunion, avec arme (le véhicule) et avec préméditation" et pour "violences volontaires n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail, en réunion" et conduite malgré la suspension judiciaire du permis de conduire. 

Le second a été mis en examen pour "complicité de violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieur à huit jours, en l'espèce 45 jours en réunion, avec arme (le véhicule) et avec préméditation" et pour "complicité de violences volontaires n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail, en réunion, en récidive". Ce dernier a aussi été mis en examen pour "diffusion d'images relatives à la commission d'une infraction d'atteinte volontaire à l'intégrité de la personne". 

Les deux hommes ont été placs en détention dans l'attente de débats différés qui se tiendront les lundi 17 et mardi 18 janvier.

Un troisième individu s'est présenté

Une troisième personne a été placée ce jeudi en garde à vue à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Cet homme, le passager arrière du véhicule, s'est présenté jeudi spontanément au commissariat. Il a été mis en examen à l'issue du chef de "complicité de violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours en réunion, avec arme et avec préméditation", a annoncé dans un communiqué le procureur de Bobigny Eric Mathais.


La rédaction de TF1info

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