Mort de Sihem : le suspect dit l'avoir tuée "dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse"

Publié le 2 février 2023 à 11h35, mis à jour le 2 février 2023 à 13h48

Source : TF1 Info

Mercredi 25 janvier, Sihem, 18 ans, a disparu dans le Gard.
Le corps de la jeune fille a été retrouvée la nuit dernière, suite aux aveux d'un suspect.
Ce jeudi, la procureure de la République de Nîmes, a donné des détails sur cette affaire.

Des parents dans l'angoisse, une attente interminable, d'importants moyens mobilisés, et une issue tragique ce jeudi. Une semaine après la disparition de Sihem, 18 ans, à la Grand-Combe dans le Gard, son corps a été retrouvé dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 février dans un bois de la région suite aux indications du principal suspect. 

À 11 heures ce jeudi matin, la procureure de la République de Nîmes Cécile Gensac a livré de nouveaux éléments sur cette tragique affaire. "Je confirme que le corps de la jeune Sihem a été retrouvé cette nuit aux alentours d'une heure du matin dans un chemin de campagne isolé", a déclaré la magistrate avant d'ajouter qu'il se trouvait "en bordure" de ce chemin.

"Ils s'étaient retrouvés dans la nuit en toute intimité"

"Le gardé à vue, lien de famille éloigné de la victime, passait aux aveux en soirée, le 1er février 2023, après sa prolongation de garde à vue et sa présentation au parquet. Il indiquait avoir tué la jeune femme dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse alors même qu'ils s'étaient retrouvés la nuit des faits en toute intimité. Il faisait (selon lui NDLR) ses déclarations pour elle, pour sa famille et pour sa conscience. Il indiquait le lieu où se trouvait le corps, à savoir un endroit isolé aux alentours de La Grand-Combe", a annoncé la magistrate. 

Une information judiciaire a été immédiatement ouverte et le gardé à vue, Mahfoud H.,était mis en examen des chefs d'"arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire sans libération volontaire avant le septième jour". Il a été placé en détention provisoire. "Une requalification des faits sera possiblement envisagée", a précisé la procureure. 

Interrogée par un journaliste sur la dispute liée à relation amoureuse entre la jeune femme et l'auteur présumé des faits, la magistrate a rappelé qu'elle n'avait "que ce que le mis en cause a déclaré". "Vous comprendrez bien que dans la mesure où je n'ai pas et je n'aurai pas la version de la défunte, je serai très prudente sur les conséquences et les conclusions qu'on peut en tirer", a-t-elle insisté. 

"Il a décidé d'affronter sa lourde responsabilité"

Mahfoud H. avait été placé en garde à vue mardi 31 janvier, tout comme son ex-compagne, cousine de la disparue. "L'homme était interrogé sur une participation à la disparition tandis que la femme était entendue du chef de non-assistance à personne en danger. Cette dernière était relâchée après que les éléments recueillis n'ont pas permis d'étayer qu'elle ait eu connaissance d'informations sur le déroulé des faits ni sur une potentielle dissimulation de la jeune fille", a fait savoir par ailleurs la magistrate. 

"J'ai assisté un homme qui a décidé d'affronter sa lourde responsabilité dans la disparition de Sihem et faire cesser un suspense insoutenable pour ses proches en guidant les enquêteurs. Il sait que sa faute n'est pas pardonnable mais son silence n'aurait fait que l'aggraver", a réagi Me Jean-Marc Darrigade, avocat du meurtrier présumé, contacté ce jeudi matin par LCI-TF1. 

Avant ces faits, le mis en examen, âgé de 39 ans, était déjà connu des services de justice.  "Son casier judiciaire porte mention de cinq condamnations pour des faits d'atteintes aux biens et de huit condamnations pour des faits en lien avec la conduite de véhicule. Il porte en outre mention d'une condamnation pour des faits de vols avec arme pour lesquels il a été condamné le 2 avril 2015 par la cour d'assises du Gard à 12 ans de réclusion criminelle, peine exécutée à compter du 21 septembre 2012. Il devait comparaître le 1er février 2023 dans le cadre d'un procès d'assises pour des faits de vols avec usage d'une arme. Il avait fait l'objet d'une détention provisoire d'une durée de 3 ans simultanément à la peine purgée de 12 années. Le procès d'assises a fait hier l'objet d'un renvoi à une audience ultérieure compte tenu de son placement en garde à vue", a informé Cécile Gensac.

Une autopsie du corps de la victime sera pratiquée dans les prochains jours. "Je laisserai le soin au médecin légiste de rendre ces conclusions d'autopsie dans le courant de la semaine prochaine", a conclu la procureure.


Aurélie SARROT

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