À cause des attaques de requins, Nouméa ferme ses plages... jusqu'à la fin de l'année

Nouméa, son eau turquoise, son sable blanc et ses cocotiers. Derrière ce décor de carte postale, la capitale de la Nouvelle-Calédonie est confrontée à la recrudescence d'un fléau mortel : les attaques de requin. Le 19 février dernier, un touriste australien de 59 ans a été mordu mortellement par au moins un squale à 150 mètres du littoral, alors qu'il nageait dans une zone surveillée. Suite à cette attaque sur la plage du Château Royal, l'une des plus fréquentées de l'île, un arrêté a été pris par la municipalité interdisant toute baignade à Nouméa "dans la bande littorale des 300 mètres" jusqu'à nouvel ordre. 

Cette interdiction temporaire a été prolongée, vendredi 17 mars, jusqu'à la fin de l'année, "considérant le danger avéré d'attaques de requins (...) et le fait que les conditions de sécurité requises ne sont pas suffisamment réunies". "Toute baignade est interdite à compter du lundi 20 mars jusqu'au dimanche 31 décembre 2023 inclus dans la bande littorale des 300 mètres de Nouméa, soit sur l'ensemble du littoral de Nouméa et des îlots de Maître, Canards, Sainte-Marie, Uere et îlot artificiel de Sainte-Marie", peut-on lire dans le nouvel arrêté, qui "ne concerne pas les îlots Amédée, Goéland, Signal et Larégnère".

Une décision prise à titre exceptionnel, compte tenu de la gravité de la situation, et jusqu'à la sécurisation des plages avec des barrières anti-requins. "Je ne joue pas avec la vie des gens", s'est justifiée au micro de La 1ère Nouvelle-Calédonie le maire de Nouméa, Sonia Lagarde. "Il faut comprendre ma position. C'est vrai que j'ai pris une disposition qui va un peu loin. Il faut savoir que c'est un arrêté, il est extrêmement flexible, il peut évoluer." "Il n'y a pas d'amende. On dit aux gens tout simplement et gentiment : 'Il y a un risque, n'y allez pas'", a-t-elle ajouté, alors que la commune a lancé, en parallèle, une campagne d'abattage de requins bouledogues et tigres. "Aujourd'hui, il faut faire attention avec la baignade. J'en connais beaucoup qui ont la trouille au ventre. Je demande un peu de sagesse et un peu de temps pour qu'on arrive à sécuriser". 

Jusque-là prohibées, au même titre que la baignade, les activités nautiques sont à nouveau autorisées à Nouméa. Toutefois, cette permission se fait "aux risques et périls" des pratiquants, selon l'arrêté municipal, qui ne précise pas les contours de la reprise des activités. Une très mauvaise nouvelle pour les restaurateurs, les loueurs de matériel et les autres professionnels du tourisme. Bien que compréhensifs, ils en subissent déjà le contre-coup. "C'est catastrophique", soufflent-ils.