RÉGLEMENTATION - En pleine nuit, un automobiliste de 83 ans ayant la maladie d’Alzheimer a été intercepté sur l'autoroute A11, dans la Sarthe. Il roulait depuis 85 kilomètres à contresens. L'incident pose à nouveau la question du contrôle des capacités des conducteurs.
C'est presque un miracle que personne n'ait été blessée. Dans la nuit de vendredi à samedi, un homme de 83 ans, malade d'Alzheimer et titulaire du permis de conduire, a roulé à contresens sur l'autoroute pendant 85 km. Il a finalement été intercepté par un peloton de gendarmerie et pris en charge par sa famille, selon des informations d'Ouest France.
"Nous lui avons fait signe de s'arrêter. De toute évidence, il ne comprenait pas nos gestes, nous avons été contraints de bloquer l'autoroute. La vitesse est limitée à 130 km/h. Un face à face en pleine nuit, ça ne pardonne pas", raconte l'adjudant Louazel.
Le permis en France est valable à vie
Selon la sécurité routière, les plus de 65 ans sont pourtant ceux qui provoquent le moins d'accidents. Mais cet évènement relance une question. Peut-on suspendre le permis de conduire notamment pour des problèmes de santé ou perte de faculté ?
En France, il est valable à vie. Seule la préfecture peut le suspendre, à condition que le préfet soit informé par un médecin traitant du danger que représente un patient sur la route, ou bien par la famille qui alerte d'abord la police. Cela implique donc pour le médecin de briser le secret médical et la procédure de suspension du permis peut durer plusieurs mois, voir des années, selon Maître Rémy Josseaume.
"Il y a la problématique de la remontée d’informations auprès des autorités préfectorales puis, il y a l’examen médical, ensuite, la notification de la décision si elle est favorable et la possibilité toujours pour l’automobiliste d’exercer un recours contre la décision du préfet", détaille-t-il.
Cela pose donc la responsabilité en cas d’accident. "Il y a une possible responsabilité, à un instant précis, si on laisse repartir quelqu’un sachant qu’il est inapte à la conduite", expose l’avocat spécialisé dans le droit routier et la défense des usagers de la route.
Pour contrer ce problème, d'autres professionnels du droit souhaiteraient une modification de la loi pour que les médecins puissent notamment briser le secret médical. L’exemple de l’Italie est également cité. Dans ce pays, un contrôle médical est obligatoire pour tous, tous les cinq ans, dès 50 ans.
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