Plusieurs plaintes ont été déposées après une série de décès suspects dans un hôpital des Vosges.Des patientes qui étaient pourtant arrivées à la suite de problèmes relativement bénins.Les familles veulent comprendre ; l'une d'elles a accepté de témoigner au JT de TF1.
Que se passe-t-il à l'hôpital de Remiremont (Vosges), visé par quatre plaintes, trois pour homicide involontaire et une pour mise en danger de la vie d'autrui, après le décès de trois patientes décédées à deux ans d'intervalle, entre juillet 2020 et juillet 2022 ?
On m'appelle vers 9 h 30 en me disant que ma femme s'enfonce et que je dois venir à l'hôpital. En fin de compte, elle était déjà décédée.
Silvio, l'époux d'une des patientes décédées
Claudette Zanin était l'une d'elle. Elle avait 51 ans. Hospitalisée pour une pancréatite aiguë, la famille est laissée sans nouvelles. Mais trois jours plus tard, l'hôpital appelle son mari. "On m'appelle vers 9 h 30 en me disant que ma femme s'enfonce et que je dois venir à l'hôpital. En fin de compte, elle était déjà décédée. On n'a pas d'heure exacte de la mort de mon épouse", raconte Silvio dans le reportage en tête de cet article.
Une zone d'ombre parmi d'autres ; son époux n'arrive même pas à savoir si les analyses ont été faites. "Je ne sais pas si les examens sont faits ou pas. On a dans le dossier médical une demande, mais on n'a pas ces examens dans le dossier", ajoute-t-il. "Ma maman est laissée pour compte dans son lit. Elle a mal. Les infirmières passent, mais elles ne peuvent rien faire. Elles ne sont pas médecin. On se rend compte qu'on va de bêtise en bêtise, et ça ne va pas", déplore de son côté sa fille Charlotte.
Deux patientes décédées après une fracture du fémur
La famille a contacté un avocat. Déjà en charge de trois dossiers, Me Nancy Risacher a porté plainte pour homicide involontaire. La famille Zanin est le quatrième cas litigieux. Deux patientes étaient entrées à l'hôpital pour une fracture du fémur et avaient été prises en charge par "le même chirurgien et le même anesthésiste", a-t-elle précisé à l'AFP. Or, pour l'une d'elles, "l'opération s'était bien passée" et elle devait "partir dans un centre de rééducation" le jour de son décès, le 29 juillet dernier, selon l'avocate.
"On ne connaît pas les causes exactes du décès, on nous indique les conséquences", à savoir une "défaillance multi-viscérale", selon Me Risacher, qui souhaite que la "vérité" émerge "à travers les plaintes" car "on ne meurt pas d'une fracture du fémur".
"Il y a le fait que les pathologies pour lesquelles les patientes avaient été hospitalisées étaient des pathologies qui étaient curables. Leur pronostic vital n'était pas engagé quand elles sont arrivées aux urgences. Forcément, les familles sont frustrées et veulent savoir", indique encore l'avocate.
Le quatrième plaignant, un homme de 46 ans, s'est rendu à l'hôpital en octobre dernier après une chute, où les soignants ne lui avaient pas détecté dix côtes cassées. "Cela aurait pu être grave, toucher le poumon, la rate, car il avait des difficultés à respirer", fustige Me Risacher. L'hôpital reconnaît un problème de communication, mais déclare attendre les résultats de l'enquête. Une information judiciaire "contre X pour homicide involontaire" a été ouverte par le parquet d’Épinal. Le SRPJ de Nancy mènera les investigations.
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