TERRORISME - Les patrouilles du dispositif "Sentinelle" se multiplient sur le territoire. Près de 4.000 militaires ont été mobilisés en renfort. Une présence qui rassure les riverains, alors que la France a été la cible de deux attaques meurtrières le mois dernier.
Ceux qui habitent une grande ville les ont sans doute aperçu dans la rue ces derniers jours. Armées de fusils d’assaut Famas, les factions de l’opération "Sentinelle" multiplient les patrouilles aux abords des lieux de culte et des 63.000 établissements scolaires de l'Hexagone, alors que les élèves ont fait leur rentrée lundi 2 novembre.
Après l'attaque contre la basilique Notre-Dame de l'Assomption de Nice le 29 octobre, deux semaines après l'assassinat par décapitation du professeur d'histoire Samuel Paty, le niveau "urgence attentat" du plan Vigipirate, le plus élevé, a été enclenché par les autorités, en plus du renforcement des effectifs de police et de gendarmerie.
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Parallèlement, comme l'a annoncé Emmanuel Macron, les forces de l'opération "Sentinelle" ont vu leurs effectifs être renforcés pour quadriller au maximum le terrain et limiter le risque d'une nouvelle attaque terroriste : au total, 4.000 militaires supplémentaires, dont 1.500 rien qu'en Île-de-France, sont venus en renfort des 3.000 soldats déjà mobilisés sur le sol français.
Lors de sa mise en place en 2015 après les attentats de "Charlie Hebdo" et de Montrouge, leur nombre avait cependant été encore plus important : 10.000 hommes et femmes issus de l'Armée de Terre avaient en effet été mobilisés afin de sécuriser des points sensibles du territoire métropolitain, comme les gares, les aéroports, les centre commerciaux, les lieux de culte ou encore les établissements scolaires.
Aujourd’hui, nous faisons beaucoup plus de patrouilles mobiles et moins de défense statique de site
Le sergent Kévin, chef de patrouille
Face à une menace dont les méthodes évoluent, les états-majors ont dû en outre adapter leur manière de procéder. "Aujourd’hui, nous faisons plus de patrouilles mobiles, et beaucoup moins de défense statique de site. Cela nous permet de surveiller davantage de lieux et aussi de rendre notre présence moins prévisible", détaille le sergent Kévin, chef de groupe au sein de l’opération "Sentinelle". Son équipe et lui parcourent désormais entre huit et vingt kilomètres chaque jour afin de quadriller le maximum de terrain et d’englober plusieurs sites.
Cette semaine, le président Emmanuel Macron a également annoncé le doublement du nombre de policiers, gendarmes et militaires déployés aux frontières françaises, qui passeront de 2.400 à 4.800. Face à la menace, le chef de l'Etat plaide également en faveur d'"une refondation" de l'espace Schengen, le règlement européen qui fixe les règles de franchissement des frontières extérieures de l’Union européenne (UE) et l’absence de contrôle aux frontières intérieure.