Samedi dernier à Reims, un photo-journaliste a été agressé et laissé pour mort alors qu'il couvrait des regroupements de jeunes dans le quartier Croix-Rouge. Il est toujours dans un état critique. Des CRS sont attendus sur place en renfort.
En attendant l'arrivée des renforts de CRS, les policiers sillonnent discrètement le quartier Croix-Rouge après l'agression du journaliste Christian Lantenois. Samedi, en début d'après-midi, son journal est informé d'une rixe dans la cité. Avec une autre journaliste, ils se rendent séparément sur place. Le photographe est rapidement repéré à cause de sa voiture siglée au nom du journal. Il est pris à partie devant la médiathèque, puis roué de coups avant d'être pris en charge par le Samu.
Hospitalisé au CHU, le journaliste de 65 ans est dans le coma. Son pronostic vital reste ce mardi engagé. Pour la rédaction de "L'Union", c'est à la liberté d'informer que les agresseurs s'en sont pris. Le journaliste est visé parce qu'il est "perçu comme quelqu'un d'institutionnel et un intrus comme peuvent l'être les policiers, les pompiers voire les médecins", estime Sébastien Lacroix, rédacteur en chef du quotidien.
Pour comprendre ce déchaînement de violences, nous rencontrons Hamidou, animateur depuis cinq ans dans le quartier. Il décrit des situations de plus en plus tendues. "Des jeunes se tapent à mains nues, parfois avec des armes à feu". Le quartier, réputé sensible, est classé en zone de sécurité prioritaire. Ses 28 000 habitants témoignent de difficultés récurrentes : "Il n'y a vraiment rien, même pas une maison de quartier qui nous aide".
La municipalité reconnaît un climat parfois tendu, mais refuse de cataloguer ce quartier. "Il faut surtout éviter les amalgames et les précipitations. Il y a eu quelques rixes, des difficultés avec quelques incendies de véhicule. Nous sommes dans un quartier populaire qu'il ne faut surtout pas stigmatiser". Une enquête est ouverte pour tentative de meurtre aggravé. Un suspect a été interpellé lundi grâce aux images de vidéosurveillance. Il est en garde à vue et risque jusqu'à 30 ans de prison.
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