JUSTICE - Six mois après la disparition de l'infimière Delphine Jubillar, 33 ans, à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, son mari Cédric a été placé en garde à vue ce mercredi. Deux de ses proches, sa mère et son beau-père, sont, eux aussi, entendus depuis le milieu de journée sous ce régime.
C'est la première fois que Cédric Jubillar est entendu sous le régime de la garde à vue. Le 16 décembre 2020, après qu'il a signalé la disparition de son épouse Delphine quelques heures plus tôt, il avait répondu aux questions des gendarmes sous le statut de simple témoin. Le 30 avril 2021, Cédric Jubillar, a été entendu en "qualité de partie civile" par les magistrats instructeurs en charge de l'enquête ouverte pour "enlèvement, détention ou séquestration".
Ce mercredi 16 juin, six mois jour pour jour après la disparition de sa femme, l'artisan-peintre, père des deux jeunes enfants du couple, a été interpellé par les gendarmes et placé en garde à vue, tout comme son beau-père et sa mère Delphine Jubillar. LCI revient sur ce qui a pu motiver le placement en garde à vue du mari de l'infirmière.
De forts soupçons sur son implication
Depuis six mois, les enquêteurs travaillent sans relâche pour tenter d'élucider cette affaire qui glace et passionne l'opinion. Le 16 décembre au matin, Cédric Jubillar est le premier à avoir été voir les gendarmes, pour leur indiquer la disparition de sa femme. Selon lui, celle-ci a disparu dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre 2020 de la maison familial de Cagnac-Les-MInes. Cette nuit-là, le couple alors en instance de divorce est au domicile avec les enfants. La petite fille de 18 mois dort, son frère de six ans regarde la télé avec sa mère. Entre 22h et 23h, Cédric Jubillar monte se coucher. À 4h, les pleurs de la fillette le réveille. Il réalise alors que sa femme a disparu. Les deux chiens du couple son dehors. La doudoune blanche et le téléphone de Delphine Jubillar ne sont plus là.
Selon nos informations, au cours des six mois d'investigation, après des battues, perquisition, et nombreuses recherches, les enquêteurs ont exploré de nombreuses pistes, fermé toutes les portes, celle du mari de Delphine Jubillar est la dernière qui reste. C’est très probablement l'une des motivations qui a conduit ce mercredi au placement en garde à vue de l'artisan-peintre. Les enquêteurs ont aujourd'hui de forts soupçons sur sa probable implication.
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Un faisceau de présomption
Toujours selon nos informations, il n'y aurait pas à ce stade des investigations de preuve formelle de son implication mais un "faisceau de présomptions", notamment des témoignages, de la téléphonie et des déclarations qui ne sont pas corroborées par des éléments scientifiques.
Le mobile du suspect pourrait être la dispute du couple au cours de laquelle Delphine Jubillar aurait évoqué une séparation. Il pourrait aussi s'agir d'un possible mobile économique avec un grave problème financier sur le montage de la maison du couple à Cagnac-les-MInes, dont les travaux n'ont jamais été achevés.
Pour l’instant, les enquêteurs n’ont pas le mobile exact, mais ils sont persuadés que c’est très certainement une combinaison de plusieurs mobiles qui l’a fait passer à l’acte. Reste à savoir si Cédric Jubillar répondra ou non aux questions des enquêteurs qui l'interrogent depuis plusieurs heures. Ce dernier bénéficie de la présomption d'innocence et pourrait ressortir libre à l'issue de sa garde à vue qui peut durer jusqu'à 48 heures.