Laura Nataf, greffée des deux mains aux États-Unis, poursuit ce jeudi la Sécurité sociale devant la cour d'appel de Paris pour obtenir le remboursement de sa facture.En première instance, l'Assurance maladie avait été condamnée à lui rembourser une partie de ses frais.Le 13H de TF1 a rencontré la jeune femme.
Laura Nataf peut désormais se servir de ses mains. "Là, je sens que c'est rugueux par exemple", dit-elle en soupesant un melon. "Un abricot, c'est beaucoup plus doux", ajoute-t-elle. Une sensation qu'elle n'aurait jamais imaginé retrouver. En 2007, à seulement 19 ans, cette jeune femme est victime d'un choc toxique lié à un tampon hygiénique. Plongée dans le coma, elle est amputée de ses quatre membres.
Quinze ans plus tard, deux prothèses aux jambes lui permettent de marcher presque normalement et, prouesse médicale, elle est greffée des deux avant-bras. "Aujourd'hui, j'ai l'autonomie complète de presque pouvoir vivre seule dans un appartement sans avoir besoin de personne et ça, ça n'a pas de prix", témoigne-t-elle dans la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.
Refus de prise en charge
Désormais, la jeune femme mène un autre combat : elle poursuit ce jeudi la Sécurité sociale devant la cour d'appel de Paris pour obtenir le remboursement de sa facture de plus d'un million de dollars. Tout commence en 2013, Laura avait été inscrite sur la liste des patients en attente de greffe, dans le cadre d'un programme de recherche de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris (AP-HP). Mais un an plus tard, aucune donneuse compatible n'avait été trouvée. Laura est donc radiée de la liste. Son médecin lui propose alors de se rendre aux États-Unis pour effectuer son opération et la jeune femme demande à la Sécurité sociale de payer les frais.
Mais l'Assurance maladie affirme qu'elle aurait pu être opérée en France et lui envoie un refus de prise en charge. "On ne lui a jamais proposé une solution adaptée à sa situation de soins, à la date des soins et aussi prometteuse", explique à TF1 son avocate, maître Valérie Sellam Benisty. Laura Nataf décide alors d'attaquer en justice l'Assurance maladie. L'État est condamné à lui verser plus de 650.000 euros. "J'ai l'impression que derrière cette grosse machine, il n'y a pas tellement d'humanité. Si j'avais pu aller les voir et leur dire dans le blanc des yeux : 'regardez-moi et regardez mes prothèses', pas pour faire la pauvrette, mais juste pour qu'ils se rendent compte en fait de ce qui m'est arrivé dans la vie et que ce que j'ai demandé, ce n'était pas un caprice, c'était vital. Ils ont quelque part refusé de me sauver la vie", affirme-t-elle, amer.
L'Assurance maladie a fait appel de ce jugement. Le procès s'est ouvert ce jeudi après-midi.
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