Le procès de l'attentat de Magnanville s'ouvre, lundi 25 septembre, devant la cour d'assises spéciale de Paris.Le 13 juin 2016, un couple de policiers était tué à son domicile, en présence de leur fils alors âgé de 3 ans.Matthieu Langlois, ancien médecin-chef au Raid, se souvient sur LCI de cette soirée d'horreur où il a pris en charge un enfant traumatisé.
"Il nous a fait un sourire qui était magique". Matthieu Langlois, ancien médecin-chef au Raid, n'oubliera jamais ce 13 juin 2016. Alors chargé de coordonner les secours pour l'unité d'élite française, il est intervenu sur les lieux de l'attentat de Magnanville, où Larossi Abballa, 25 ans, a tué Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et Jessica Schneider, 36 ans - tous deux policiers - en présence de leur fils de trois ans. Si l'auteur de l'attentat a été tué durant l'assaut du Raid, son complice présumé, Mohamed Lamine Aberouz, est jugé, à compter de ce lundi 25 septembre, devant la cour d'assises spéciale de Paris.
"C'est un jour très important, je pense en particulier aux familles et aux policiers", témoigne sur LCI Matthieu Langlois. "Ce jour-là était un jour particulier puisque c'était un attentat qui ciblait les policiers, et les policiers chez eux", poursuit-il avant de raconter le déroulé de l'opération menée ce 13 juin 2016 pour tenter de secourir le petit garçon du couple, retenu en otage par Larossi Abballa.
Ce petit garçon nous a fait un sourire qui était magique, et ça, ce sont des émotions qui marquent à vie
Matthieu Langlois, ancien médecin-chef au Raid
"C'est un policier qui était un ami de la famille qui nous a aidé pendant les heures d'anticipation de l'assaut, puisqu'il connaissait parfaitement la famille et l'enfant, ainsi que les lieux, et il nous a apporté beaucoup d'informations précieuses", détaille l'ancien médecin du Raid. "Et puis, nous avions anticipé différents scénarios : si l'enfant était encore vivant et que l'on parvenait à le récupérer, nous avions décidé que ce serait lui, familier de l'enfant, qui serait le premier à le prendre dans ses bras et qui l'emmènerait à l'ambulance du Samu. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé".
Une fois le petit garçon récupéré, Matthieu Langlois se souvient avoir mis quelques minutes avant d'être soulagé. "Il y a d'abord, dans le premier moment, une énorme intensité, on n'est pas encore soulagé, on est encore dans l'intervention. Mais très vite, on est passés de l'enfer absolu à cette petite lumière, qui est cet enfant récupéré par les policiers du Raid". Un petit miracle alors que le médecin du Raid passe quelques minutes avec le jeune garçon de trois ans avant que celui-ci ne soit emmené à l'hôpital. Un moment suspendu pour Matthieu Langlois qui se souvient : juste avant de fermer les portes de l'ambulance, "ce petit garçon nous a fait un sourire qui était magique, et ça, ce sont des émotions qui marquent à vie".
Depuis, l'ex-policier du Raid n'a plus de contact avec le jeune survivant. "J'ai des nouvelles indirectement, il est venu une fois au Raid et c'est tout. Mais je ne crois pas que ce soit notre rôle ou notre place [de garder contact, NDLR]. En fermant les portes de l'ambulance, je lui ai dit : 'On se reverra' et le Raid sera toujours là pour lui s'il en a besoin, mais ce n'est pas nous qui provoquerons ces moment-là", assure l'ancien médecin de l'unité d'élite, même si "à titre très égoïste, ça me ferait très plaisir de le voir", conclut-il sur LCI.