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VIDÉO - Procès de l'incendie de la rue Erlanger : deux survivants traumatisés témoignent

par La rédaction de TF1 Reportage Sophie Chevallereau, Julien Cressens
Publié le 6 février 2023 à 11h04, mis à jour le 6 février 2023 à 11h48
JT Perso

Source : JT 20h WE

Il y a tout juste quatre ans, dans la nuit du 4 au 5 février 2019, un violent incendie ravageait un immeuble de la rue Erlanger, à Paris.
Alors que le procès de l'incendiaire présumée s'ouvre ce lundi aux Assises, deux survivants ont accepté de témoigner pour TF1.
Ils reviennent sur ce drame qui a bouleversé leur vie.

"Les gens se sont réfugiés sur les toits, c’était la panique partout, le chaos". Cette nuit de février 2019, ils se sont vus mourir, prisonniers des flammes pendant plusieurs heures dans leur immeuble de la rue Erlanger. Dix personnes ont perdu la vie dans ce drame, eux, ont survécu, mais leur vie a basculé à tout jamais. Claire, survivante de cet impressionnant sinistre, logeait au huitième étage. Après l'incendie, elle a quitté Paris et vit désormais avec la peur constante d'être confinée, en danger. "Je ne fréquente pas les salles de cinéma, je ne fréquente pas les salles de concert. Je sors très peu de chez moi, je ne prends pas les transports en commun, témoigne-t-elle dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article. Si je vais chez des personnes, par exemple, je m'assure qu'elles habitent au rez-de-chaussée. Je vivais dans l'insouciance, aujourd'hui, je calcule tout..."

À 600 kilomètres de Paris, Thomas a le même sentiment, celui d'avoir laissé une partie de lui dans cet immeuble, de ne plus être la même personne. Il a perdu une forme de légèreté. "Parfois, j'ai l'impression qu'il y a comme des cendres en moi, que je suis juste brûlé, stérile. Il n'y a plus quelque chose qui me fait plaisir, quelque chose qui me déplait...", confie-t-il, hanté par des images, des cris parfois insoutenables. "Ma vie a été ralentie depuis 4 ans, voire même à l'arrêt à certains moments, poursuit-il. J'ai été suicidaire".

Ces deux survivants sont partagés entre la gratitude et la culpabilité de s'en être sortis. "On sait qu'on a énormément de chance d'être en vie. Mais d'avoir vu partir ses voisins, de les avoir vus mourir, c'est quelque chose qui et très dur à porter au quotidien", soupire Claire. "Pourquoi eux et pas moi ?, s'interroge de son côté Thomas. C'est complètement injuste, complètement irrationnel tout ça. C'est pour cela qu'on est sidérés." Des conséquences personnelles et professionnelles. Lui, a perdu son emploi dans la restauration et a dû enchaîner les contrats saisonniers. Elle est forcée de télétravailler, incapable d'être enfermée dans un bureau. Tous deux souhaitent obtenir réparation et espèrent que le procès de l'incendiaire participera à leur reconstruction.


La rédaction de TF1 Reportage Sophie Chevallereau, Julien Cressens

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