Au terme d'un procès historique ce mercredi, les quatorze personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs de l'attentat terroriste de janvier 2015, ont écopé de peines allant de quatre ans de prison à la réclusion à perpétuité.
Le procès se voulait historique. Pour les rescapés des attentats, son verdict, lui, se devait être d'une fermeté exemplaire. Quatorze accusés et autant de condamnations, un soulagement pour certains avocats de victimes. "Cela était extrêmement important pour la pédagogie. On devait rappeler qu'on n'assiste pas un terrorisme impunément. Je l'ai rappelé, je l'ai plaidé, on accuse le bourreau. Mais finalement, le pire c'est d'être son valet", précise Me Patrick Klugman, avocat de victimes de l'Hyper Cacher.
Les juges ont pourtant souvent été plus cléments que ce que réclamait le ministère public. Les peines ont été allégées et vont de quatre à trente ans de prison pour les onze hommes dans le box. Un seul accusé en fuite en Syrie, a écopé de la réclusion à perpétuité. Un verdict douloureux pour Éric Cohen, qui a perdu son fils il y a vingt ans dans l'attentat de l'Hyper Cacher. "Un procès historique mais la peine est loin d'être exemplaire...".
Punir les vivants pour les fautes qui ont permis aux morts de tuer, avait dit l'accusation. Aux yeux de l'avocat du principal complice présumé, c'est son amitié avec Coulibaly qui lui a couté trente ans de prison. "Trente ans de prison pour aide amitié, c'est excessif. On a un peu l'impression que les juges comme ils n'ont pas les principaux coupables qui ont été tués par la police, ont dû trouver un coupable de substitution, en l'occurrence notre client", souligne Me Antoine Van Rie, avocat d'Ali Riza Polat. Les attentats de janvier 2015 ont fait dix-sept morts mais aussi des cicatrices indélébiles chez les rescapés.