JUSTICE – Frédéric Nowak, qui était au Bataclan le soir des attentats du 13 novembre 2015, s'est, comme près de 1800 personnes, constitué partie civile au procès qui s'ouvre ce mercredi 8 septembre.
Comme plus d'un millier de personnes, ce 13 novembre 2015, il s'est rendu au Bataclan pour assister à un concert, celui du groupe de rock californien Eagles of Death Metal. À 21h47, quand débute l'attaque dans la salle de spectacle, Frédéric Nowak ignore tout de ce qu'il s'est passé peu avant au Stade de France et sur les terrasses des restaurants et cafés de la capitale. Six ans plus tard, alors que s'ouvre le procès des attentats, le rescapé s'est confié à TF1/LCI.
"Quand les coups de feu ont commencé, on était devant la scène. Avec mon fils et mon beau-frère, on est monté sur la scène pour se cacher derrière le matériel, les enceintes… On attendait de voir ce qu'il se passait. On ne savait pas trop. On était un peu dans le flou. On entendait beaucoup de coups de feu, de cris", se souvient-il.
Puis Frédéric "a vu des choses difficiles à supporter". Les tirs se poursuivent dans le Bataclan. "Puis une balle a tapé dans l'enceinte qui se trouvait devant moi. Elle s'est fragmentée et j'ai pris plein d'éclats sur tout le côté. Un éclat de balle qui s'est planté dans le gras. Pour une fois que ça sert à quelque chose… Je l'ai senti mais ça ne m'a pas vraiment fait mal", continue-t-il. Selon lui, c'est "l'adrénaline" mais aussi cette idée fixe de "sauver sa vie" à tout prix qui fait qu'il n'a pas ressenti la douleur.
"Ils n'ont pas gagné en fait, ils ont perdu"
Après l'attentat, Frédéric raconte qu'il a fait des "cauchemars", qu'il ne supportait plus "certains bruits". Comme la plupart des rescapés, il est devenu hypervigilant. "Je repère systématiquement les sorties de secours", insiste-t-il.
Le procès ? Frédéric va y aller, notamment pour se confronter aux accusés. "Je veux les voir. Je n'attends même pas des excuses. Ça m'apportera rien." Être présent à ce rendez-vous judiciaire est "important" pour lui. Il veut montrer que les rescapés sont là, qu'ils ne se sont pas laissés abattre. Une volonté de vivre que Frédéric illustre par ce spectacle auquel il avait assisté un mois après la tragédie. "Ils ont cru qu'ils avaient gagné parce qu'ils avaient tué beaucoup de gens. Mais ils n'ont pas gagné en fait, ils ont perdu."
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