L'émotion était très forte mardi soir à Caen après qu'un lycéen de quinze ans a poignardé l'une de ses professeurs.Cette enseignante a été blessée à la gorge, ses jours ne sont pas en danger.Le suspect a été hospitalisé.
Un à un, les parents viennent chercher leurs enfants encore sous le choc. Dans la matinée du mardi 13 septembre, il est un peu plus de onze heures à Caen, lorsqu'un lycéen de 15 ans, jusqu'à présent sans histoire, porte un coup de couteau à la gorge d'une professeure. Malgré sa blessure, les jours de la victime, âgée d'une quarantaine d'années, ne sont pas en danger, selon le parquet et le ministre de l'Éducation nationale.
"Tout le monde était choqué, on n'a pas trop réalisé ce qui s'est passé, on ne savait pas si c'était réel ou pas", témoigne Margaux au micro de TF1.
Un adolescent sans histoire
L'auteur présumé des faits a été très vite interpellé par les forces de l'ordre à la sortie du lycée, comme le montre des images amateurs. "Il s’agit d’un élève jusqu’à présent sans histoire. Le geste reste inexpliqué. Un examen psychiatrique est programmé" ce mercredi, a annoncé mardi en fin de journée la procureure de la République de Caen, Amélie Cladière.
Margaux est dans la classe de l'adolescent. Elle le connaît depuis le collège et dit ne pas comprendre les motivations, toujours inconnues pour le moment, de son geste. "Il était calme, sage. Vraiment, je n'aurais jamais pensé qu'il ferait ça", explique-t-elle dans la vidéo en tête de cet article.
Pour les parents d'élèves, c'est l'incompréhension qui prime. "C'est un acte que je ne peux pas expliquer et qui me questionne beaucoup", affirme une mère de famille à notre micro. "Ça choque de se dire que quelqu'un peut venir avec un couteau et poignarder sa prof", déplore un parent d'élève.
"Un grand choc"
Pour leur part, les professeurs dénoncent des relations de travail dégradées, toujours plus conflictuelles. "C'est un grand choc. Il y a effectivement des agressions plus qu'il y a 10, 15 ou 20 ans de la part d'élèves ou de certains parents. Oui, c'est une réalité du métier aujourd'hui", selon Dominique Recrosio, professeur et secrétaire départemental SNES-FSU.
Pour faire face à la sidération, une cellule psychologique a rapidement été mise en place pour les élèves, ainsi que pour les membres de l'établissement. "On met en place des cellules d'écoutes pour le personnel et les élèves. Les cours commenceront qu'à 9h30, on veut banaliser la période de 8h à 9h30 pour permettre aux personnels de se retrouver et d'échanger", a annoncé Jean-Christophe Binet, proviseur du lycée Malherbe à Caen.
En déplacement aux Sables-d'Olonne, le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye a affirmé qu'il allait se rendre au lycée Malherbe "dès que possible dans les jours à venir". "J’ai appris avec beaucoup d’émotion l’agression dont une professeure de Lettres a été victime au lycée Malherbe de Caen aujourd’hui. Je tiens bien entendu à lui exprimer toute ma sympathie, toute mon empathie. Et au-delà (...) à exprimer également mon empathie à l’égard de l’ensemble de la communauté éducative du lycée Malherbe".
Le ministre "réaffirme sa solidarité et son soutien envers tous les enseignants et rappelle qu’aucune menace ou agression, physique ou verbale à leur encontre ne peut être tolérée", a-t-il ajouté dans un communiqué en fin de journée.
Selon nos informations, l'adolescent n'avait toujours pas donné d'explication à son geste ce jeudi. Il a été hospitalisé dans la matinée à l'issue de sa garde à vue afin de prendre en compte "une situation médicale complexe". Une information judiciaire a été ouverte.