VIDÉO - L'impressionnant saccage de l'université de Caen, occupée pendant 6 semaines

par La rédaction de TF1info | Reportage Anaïs Lebranchu et Antoine Santos
Publié le 19 avril 2023 à 10h14

Source : JT 20h Semaine

Depuis un mois et demi, un collectif d'étudiants occupait illégalement un bâtiment de l’université de Caen.
Ils ont finalement été évacués lundi par les forces d’ordre, laissant derrière eux des locaux dévastés.
Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.

Dans la vidéo ci-dessus, vous pouvez voir à quoi ressemble aujourd'hui l'intérieur de la faculté de Caen : les murs de l'intérieur du bâtiment sont recouverts de tags, des faux plafonds sont détruits, comme des ordinateurs ou des vidéoprojecteurs. Ni les amphithéâtres, ni les bureaux ou les couloirs n’ont été épargnés. Depuis le 6 mars, ces lieux étaient occupés par des étudiants qui disaient protester contre la réforme des retraites, notamment. La faculté a été évacuée lundi par la police, à la demande de l'université de Caen, qui déplore "des dégradations considérables"

Des dégâts qui engendreront "au moins un million d'euros" de travaux, selon Lamri Adoui, le président de l'université, qui n'a pu y revenir que ce lundi : "Nous n'avions pas accès à l'intérieur du bâtiment occupé depuis maintenant six semaines et c'est un constat de désolation", explique-t-il à TF1. "On voit les dégradations très importantes qui ont été réalisées de façon extrêmement gratuite." Auprès de l'AFP, il a justifié l'intervention de la police en énumérant une série d'incidents : "une agente de l’université molestée, une étudiante en droit blessée dans une bousculade (trois semaines d’arrêt), le saccage des faux plafonds anti-feu, une effraction dans un local amianté, des barrières et plots sciés, malgré la promesse faite le 8 mars de ne pas dégrader les bâtiments". 

"Un moyen d'expression politique", selon les squatteurs

Le bâtiment reste aujourd’hui inaccessible, "fermé jusqu'à la rentrée universitaire, de manière à pouvoir remettre en état", précise-t-il, car ces dégradations provoquent un risque de contamination à l'amiante. "Nous avons désormais des constats d'huissier qui nous permettent de valider l'ensemble des détériorations qui ont été réalisées", ajoute-t-il. 

Subsiste néanmoins une question : qui sont ces étudiants ? "Un collectif qui n’a pas de représentants", explique le président de l'université de Caen. "Les trois premières semaines, on a réussi à se parler, par la suite, ils étaient scotchés par des éléments extérieurs, de plus en plus sectaires". Réunis pour lutter contre la loi retraite, les occupants ont élargi leurs revendications ; ce que précise une étudiante à l'UFR humanité sciences sociales, qui occupait les lieux depuis le premier jour, auprès de l'AFP, à savoir "les causes féministes, anticapitalistes, LGBTQI+, la précarité étudiante, le désamiantage de la fac, l'accès handicapés". 

Mardi après-midi, l'équipe de TF1 a pu rencontrer certains de ces squatteurs venus récupérer des affaires. Une occupation illégale, passible de poursuites, mais justifiée selon eux : "C'était un moyen d'expression politique", affirme l'un d'eux. "Finalement, le bâtiment va être rénové, ce dont il avait besoin", ajoute-t-il. De son côté, le président de l'université de Caen a porté plainte. 


La rédaction de TF1info | Reportage Anaïs Lebranchu et Antoine Santos

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