L’escroc anglais Robert Hendy-Freegard est toujours en fuite, après avoir blessé deux gendarmes venus effectuer un contrôle chez lui ce jeudi dans la Creuse.La perquisition du domicile de ce redoutable manipulateur a permis de mieux comprendre les conditions dans lesquelles il maintenait sa compagne, elle aussi Britannique.
Une maison discrète, isolée au bout d’un chemin, des volets souvent fermés et les portes cadenassées. Pour la justice française, cette demeure en pierre est désormais une pièce à conviction, peut-être le lieu que l’escroc anglais Robert Hendy-Freegard avait choisi pour séquestrer sa dernière compagne.
Dans le village de Vidaillat, 180 habitants, les riverains semblent redouter cet énigmatique fugitif. Depuis deux jours, le Britannique s'est évaporé. Un fantôme. Jeudi après-midi, alors que des gendarmes venaient contrôler son élevage canin, l'homme de 51 ans a pris la fuite au volant d'une Audi A3, blessant "sévèrement" deux militaires, selon la préfecture du département.
Les enquêteurs tentent toujours de retrouver sa trace. Il faut dire que Freegard a un certain talent pour tromper son monde et se volatiliser. Vingt ans que cela dure...
Un scénario bien rôdé
D’après la police anglaise, il aurait fait une dizaine de victimes au total. Chaque fois des femmes dont il lavait le cerveau. L’ancien barman et ex-garagiste avait un scénario bien rôdé. Il se faisait souvent passer pour un agent des services secrets de sa majesté. Ses proies tombées dans le panneau, tel un gourou, il les faisait vivre recluses, séquestrées dans des conditions insalubres, coupées de leurs proches, prêtes à lui verser toutes ses économies.
Robert Hendy-Freegard disposait de faux papiers : David Clifton ou David Hendy, autant d’identités toutes inventées par ce roi de l’imposture. Libéré de prison en 2009, l'homme devenu le héros d'un documentaire - The Puppetmaster : leçons de manipulation - et d'un film de fiction - Rogue Agent - diffusés sur Netflix n’était plus recherché depuis.
Les policiers britanniques ont maintenant de nombreuses questions à poser à Sandra Clifton, la compagne de Freegard qui n’avait pas donné de nouvelles à sa propre famille depuis maintenant sept ans. Dans le documentaire de Netflix, ses enfants suppliaient l'homme de leur rendre leur mère : "Nous t'aimons toujours maman et nous voulons t'avoir à nouveau dans notre vie."
Aux gendarmes français qui la protègent dorénavant, elle a confié être persuadée que le mal est partout. Jugée très fragile psychologiquement, elle reste convaincue qu’un seul homme, Robert Hendy-Freegard, peut lui venir en aide.