ATTENTAT - Trois personnes ont été placées en garde à vue au lendemain de l'attaque terroriste au commissariat de Rambouillet lors de laquelle une fonctionnaire de police de 49 ans a perdu la vie. L'assaillant, abattu au cours de l'attaque, était inconnu des services de police et de renseignement.
Une fonctionnaire de police a été tuée vendredi après avoir reçu deux coups de couteau dans le sas du commissariat de police de Rambouillet. La femme de 49 ans souhaitait rentrer dans les locaux quand un assaillant lui a porté les coups de couteau à la gorge. La victime - qui travaillait depuis plus de 20 ans à l'accueil du commissariat - n’était pas policière mais adjointe administrative, elle n’était donc pas armée. Elle avait deux enfants âgés de 18 et 13 ans.
L'assaillant a été touché par les tirs d'un policier qui tentait de venir en aide à la fonctionnaire attaquée. En arrêt cardio-respiratoire, il est décédé peu de temps après.
Enquête pour assassinat et association de malfaiteur terroriste
Le Parquet national antiterroriste a annoncé se saisir "des faits commis ce jour à Rambouillet et ouvre une enquête de flagrance des chefs d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste", confiée conjointement à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Jean-François Ricard, le procureur de la République antiterroriste a justifié cette saisine en évoquant "des éléments de repérages", la réalisation et la modalité des faits ainsi que les "propos tenus par l'auteur au moment de la réalisation des faits". Selon une source proche de l'enquête, les collègues de la victime l’ont bien entendu crier “Allah Akbar” dans le sas du commissariat.
La vidéosurveillance a confirmé que l'assaillant a d’abord suivi à l’extérieur du commissariat la fonctionnaire de police dans un temps très court avant le passage à l’acte. L’enquête devra dire si ces "repérages" ont été plus approfondis en amont et s’il la connaissait d’avant. L'homme, retrouvé avec des papiers tunisiens sur lui, a été régularisé en 2019 avec une carte de travailleur puis une carte de séjour délivrée fin 2020. Il était arrivé sur le territoire français en 2009 de façon irrégulière, selon une source proche de l'enquête.
"Contre le terrorisme islamiste, nous ne cèderons rien"
Dans un tweet, le président de la République, qui rentre d'un déplacement au Tchad pour assister aux funérailles de l'ancien président du Tchad, Idriss Déby, a rendu hommage à la fonctionnaire de police décédée. "Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne cèderons rien", a tweeté Emmanuel Macron.
Elle était policière. Stéphanie a été tuée dans son commissariat de Rambouillet, sur les terres déjà meurtries des Yvelines. La Nation est aux côtés de sa famille, de ses collègues et des forces de l’ordre. Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 23, 2021
"La République vient de perdre l’une de ses héroïnes du quotidien, dans un geste barbare et d’une infinie lâcheté", a affirmé le Premier ministre. "À ses proches, je veux faire part du soutien de la Nation tout entière. À nos forces de sécurité, je veux dire que je partage leur émotion et leur indignation", conclut le chef du gouvernement. Devant les journalistes Jean Castex a assuré que "notre détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes est plus que jamais intacte".
Le chef du gouvernement s'est rendu avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin au commissariat de cette ville de près de 26.000 habitants, situé à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Paris. La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse s'y est également rendue.
Trois personnes en garde à vue
Une opération de police a été menée au domicile de l'assaillant. Une perquisition a également eu lieu dans le Val-de-Marne là où l'assaillant avait été hébergé avant de s’installer dans les Yvelines. Trois personnes de l'entourage de l'assaillant sont actuellement en garde à vue. Il s'agit du père du meurtrier et de deux autres autres personnes qui l'auraient accueilli l'assaillant à son arrivée en France en 2009. Les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) vont désormais tenter de mieux cerner le profil de l'assaillant et son mode opératoire, déjà dessinés par de premiers éléments. L'analyse des éléments saisis pourrait éclairer les motivations de l'assaillant, son parcours en France depuis son départ de Tunisie, comment il a préparé son acte, si des personnes l'ont aidé ou encouragé dans son projet ainsi que ses éventuels contacts noués en ligne avec des membres de la sphère djihadiste.
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