Il y a un mois, dans la nuit du 23 au 24 août, Fayed, un enfant de 10 ans, était tué d'une balle dans le quartier de Pissevin à Nîmes, victime collatérale d'un règlement de comptes entre dealers.Après ce drame, une compagnie de CRS avait été déployée, des effectifs de police supplémentaires promis.Une équipe de TF1 est retournée sur place, alors qu'une nouvelle fusillade vient d'avoir lieu.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des tirs ont à nouveau été entendus dans le quartier Pissevin à Nîmes. "Ça fait trois ou quatre jours que ça tire. Maintenant ça devient presque tous les jours, et c'est à côté, c'est pas loin", témoigne anonymement une habitante dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Pourtant, il y a un mois, après la mort du jeune Fayed, 10 ans, victime collatérale d'un règlement de comptes entre dealers, l’intervention massive des forces de l’ordre avait permis l’interruption temporaire du trafic de drogue à Pissevin.
Aujourd’hui, les anciens points de deal semblent abandonnés. Les dealers se seraient déplacés plus bas dans le quartier. "Les gens ont peur. Tu ne peux pas sortir comme ça dans la rue sans avoir la peur... ben, comme le petit là, de prendre une balle sur la route, tout simplement", dit un habitant, dont le visage reste également caché.
Un seul véhicule de police municipale durant notre tournage
Pour Alain Lorgeas, président du comité de quartier, la situation s’est même dégradée. Le 10 septembre dernier, une autre fusillade a eu lieu ici, en plein jour cette fois. Le signe d'une "escalade" selon lui. Pour éviter cela, Gérald Darmanin avait annoncé le déploiement de 60 CRS en renfort dans le quartier. Des unités mobiles qu’Alain Lorgeas juge inefficaces. "Quand la polie arrive, ce n'est que des opérations coup-de-poing. Et ce n'est pas bon, il faut que la police soit partie intégrante de la population", estime-t-il. Durant son tournage, notre équipe n’a croisé qu’une seule voiture de police municipale.
Il y a un mois, le ministère de l'Intérieur avait donné 30 jours pour construire un poste de police au cœur du quartier. Pour le préfet du Gard Jérôme Bonet, cela prendra plus de temps. "Il s'agit de créer un poste de police au plus près du quartier, parce qu'il est indispensable qu'il y ait une présence policière et de service public au plus près du quartier. J'espère qu'on pourra l'ouvrir dans les semaines ou les mois qui viennent, à tout le moins d'ici à la fin de l'année", indique-t-il à TF1.
Autre moyen mis en place, l’affectation de dix nouveaux enquêteurs judiciaires à Nîmes. Un renfort nécessaire pour la procureure de la République, car le trafic de drogue à Pissevin dépasse les frontières du quartier. "On a un focus sur ce quartier, mais la réalité des enquêtes, c'est qu'elles nous conduisent bien au-delà de Pissevin, bien au-delà du Gard, parfois bien au-delà de la France", explique Cécile Gensac.
Avec ces guerres de territoire qui concernent tout l'arc méditerranéen, les fusillades se multiplient. Depuis une semaine, les chauffeurs de bus ont décidé de ne plus desservir les arrêts du quartier, par peur d'être touchés par une balle perdue.