VIDÉO - Delphine Jubillar : l'enquête de "Sept à Huit" sur le mystère de sa disparition

V. Fauroux | Vidéo TF1 Sept à Huit
Publié le 8 décembre 2021 à 11h05
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Source : TF1 Info

AFFAIRE HORS-NORME - Un an après la disparition de Delphine Jubillar, l'enquête se poursuit. Le magazine "Sept à Huit" a recueilli des témoignages et documents inédits.

Pas de scène de crime, pas d'aveux, mais "un faisceau d'indices graves et concordants", selon la justice, contre Cédric Jubillar. Disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, son épouse, Delphine, reste toujours introuvable. Cependant, ses amies, dont la demande de constitution en partie civile a été définitivement rejetée, gardent l'espoir de connaître un jour la vérité. Pour ce faire, tous les jeudis depuis un an, elles organisent des battues pour tenter de retrouver son corps ou des indices sur sa disparition. Les caméras de "Sept à Huit" les accompagnent dans la vidéo en tête de cet article.

Souvent, elles ne sont que trois. Mais ce matin-là, une trentaine de personnes les aident à ratisser un bois. "On la cherche parce qu'il faut absolument la retrouver, mais d'un autre côté, il y a le côté rassurant de ne pas la retrouver parce que forcément si on ne la retrouve pas dans les bois, il y a toujours de l'espoir", avance Emy, 30 ans, l'une des meilleures amies de la mère de famille.

"C'est quand même une maman, qui a la trentaine, qui s'évapore comme ça du jour au lendemain. Faire du mal à une femme, c'est horrible, à une mère, laisser deux enfants sans leur maman, c'est encore pire. C'est inacceptable", affirme-t-elle, les larmes aux yeux.

Une mère aimante

Un an après la disparition de l'infirmière, les enquêteurs sont convaincus que son mari l'a tuée avant de faire disparaître son corps. Mais, à ce jour, la justice n'a pas de preuves irréfutables. Que s'est-il passé cette fameuse nuit du 15 décembre ? A 4h10, la gendarmerie d'Albi reçoit un appel de Cédric signalant la disparition de sa femme. Arrivé sur place, un gendarme témoigne : "Il était anxieux et stressé et ne trouvait pas normal que sa femme ne soit pas là. Il était en panique et a pleuré une fois", dit-il. 

Pendant ce temps, à Cagnac, les amies de Delphine apprennent la nouvelle en se réveillant. Cédric a tenté de les joindre dès quatre heures du matin. "On s'est dit peut-être que... elle va revenir, elle est peut-être partie au travail, même si elle est vacances, elle avait besoin de souffler, peut-être qu'à la maison, ça n'allait pas, elle est partie se balader ou s'aérer la tête le soir même", confie Emy. "Arriver le soir après le travail, quand on voit qu'elle n'est toujours pas rentrée, on commence un peu plus à s'inquiéter, on commence à nous dire qu'on va nous auditionner, les gendarmes nous demandent si on ne la cache pas... C'est là où on se dit 'Finalement peut-être qu'il y a autre chose'", poursuit la jeune femme, qui souligne qu'elle n'aurait jamais pu partir sans ses enfants. "Ça c'était de suite à enlever de la liste", prévient-elle. 

"Mais tais-toi, ferme-la ta gueule"

Alors qu'une procédure de divorce était en cours, Delphine et Cédric Jubillar ont formé un couple heureux à Albi, où ils avaient emménagé peu après leur rencontre. Kevin habitait sur le même palier et très rapidement, il se lie d'amitié avec le couple. En 2013, il est même témoin de leur mariage. "Ils étaient vraiment bien ensemble. C’est toujours les premières années qui sont les meilleures", reconnaît-il, se souvenant d'un ami travailleur qui multipliait les petits boulots et voulait construire sa propre maison. "Ils ont réussi à trouver le terrain, à avoir les fonds. Il voulait se donner à fond dans cette maison vu qu’il était du bâtiment. Il pensait faire une piscine, un solarium", confie-t-il. Mais les travaux n'avancent pas et Delphine livre son désarroi à sa cousine, Lolita :"Ça la travaillait un peu. A nouveau enceinte, elle est tombée deux fois. Quand il pleuvait, avec la poussette, c'était trop dangereux. Il ne faisait rien", avoue-t-elle. 

Ses proches évoquent aussi des changements dans le comportement de la mère de famille, souvent liés à la présence de son mari. "Quand on était entre filles, c'était Delph, la rayonnante. On rigolait de tout et de rien sans filtre. À partir du moment où il était là, ce n'était plus du tout la même personne. Cédric, c'est une personne dure, il l'a toujours assumé", détaille Emy. "Il y avait beaucoup de choses qui ne collaient pas entre eux, en fait. Delphine était une femme posée, gentille avec ses enfants ; à aucun moment, je ne l'ai vu lever la main sur les petits. C'était Cédric. Quand elle lui disait : 'arrête, tu ne vois pas que tu lui fais mal à Louis', il répondait : 'mais tais-toi, ferme-la ta gueule'. C'étaient des mots vulgaires, elle baissait la tête et ne disait plus rien", renchérit Lolita.

Dans le quartier où vit le couple, les gendarmes recueillent par ailleurs des témoignages embarrassants pour Cédric Jubillar. D'abord une voisine qui habite à 100 mètres du couple. Elle raconte que ce soir du 15 décembre 2020, aux environs de 23 h, alors qu'elle était sortie fumer une cigarette, elle a entendu la voix d'une femme. "J'ai entendu des cris de peur, ceux-ci m'ont glacée. Pour moi, c'était des cris d'adulte. Il y a eu des aboiements en même temps", lance-t-elle. Un autre voisin révèle, lui, que la version du mari, selon laquelle Delphine serait sortie en pleine nuit pour balader les chiens, ne tient pas la route. "On ne l'a jamais vu le jour avec les chiens, ni le soir, ça, c'est sûr et certain", affirme-t-il. Enfin, un dernier riverain prétend que la voiture de Delphine a été déplacéz pendant la nuit. 

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Pour l'heure, l'enquête semble dans une impasse. Mis en examen pour "meurtre sur conjoint" et incarcéré depuis le mois de juin, Cédric Jubillar multiplie les demandes de remise en liberté et continue de clamer son innocence. Une nouvelle audition, vendredi 3 décembre, n'a pas porté sur des éléments nouveaux, affirment ses avocats selon lesquels la piste du mari "est épuisée". Ils envisagent de déposer une nouvelle requête après ce second interrogatoire. La meilleure amie de l'infirmière, quant à elle, supplie : "Je souhaite que la personne qui lui a fait du mal parle et paie".


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