JUSTICE - L'enquête s'est accélérée cette semaine dans l'affaire de la disparition d'Aurélie Vaquier dans l'Hérault. La découverte mercredi du corps de la jeune femme sous une dalle de béton à son domicile semble désigner un coupable : son compagnon.
Elle n’avait plus donné signe de vie depuis le 25 janvier dernier. Agée de 38 ans, Aurélie Vaquier a été retrouvée morte le 7 avril sous une dalle de béton à son domicile, à Bédarieux, dans l’Hérault. Son compagnon, qui n’a signalé sa disparition que trois semaines plus tard, le 23 février, a été mis en examen et écroué vendredi pour meurtre sur conjoint, a indiqué le procureur de Béziers. Les causes du décès restent encore à déterminer, aucune lésion visible n'expliquant de manière évidente la mort de la jeune femme.
Jérémy, le frère de la victime, se souvient du moment où il a appris la mort de sa sœur. "La commandante m’a appelé le matin en me disant : 'On a retrouvé un corps dans les environs de Bédarieux', sur le coup je me disais que ce n’était pas possible. Et c’est là qu’elle m’a dit : 'On a vu un tatouage sur le cou avec marqué Véro (ndlr : le prénom de leur mère)', c’est là que j’ai pris conscience que c’était bien elle", explique-t-il, en pleurs, aux équipes de Sept à Huit.
Suspect numéro un, le compagnon d’Aurélie, Samire L. âgé de 39 ans, en cours de divorce et père de deux enfants, a déclaré tout au long de sa garde à vue "qu'il n'y est pour rien" affirmant que sa compagne a été "tuée par une autre personne", a relaté le procureur. En signalant sa disparition, il avait affirmé qu'Aurélie, tournée vers l'ésotérisme, avait quitté le domicile conjugal sans aucun moyen de paiement ou de locomotion, avec uniquement son téléphone portable et quelques vêtements, lui envoyant un message pour exprimer le désir de se retirer "pour écrire un livre".
Un début d'histoire idyllique
Venu de l'Ain à l'été 2020 pour un emploi saisonnier de deux mois dans un camping comme commis de cuisine, Samire a dans un premier temps loué une chambre dans l’appartement d’Aurélie. La jeune femme la sous-louait pour arrondir ses fins de mois, elle qui fabriquait des cosmétiques bio qu’elle vendait sur des marchés de la région et animait une chaîne Youtube où elle donnait des conseils de vie.
Dès le début de la colocation, le courant est très bien passé entre Aurélie et Samire, évoluant rapidement vers une relation amoureuse. "Elle était à fond, complètement amoureuse. On était autant heureuses qu’elle de ce qui lui arrivait", explique sa meilleure amie Lily. "J’ai rencontré Samire, un garçon très serviable, très sympa, poli, discret. À partir du moment où je vois mon amie qui est encore plus lumineuse, rayonnante, pour moi ça veut dire que le garçon fait l’effet positif sur elle, donc c’est génial", ajoute une autre amie d’Aurélie.
Un projet commun source de tensions
Après avoir emménagé ensemble à Bédarieux quatre mois après leur rencontre, les premières tensions se sont faites sentir dans le couple. Engagés dans un grand chantier pour ouvrir une boutique de cosmétique bio et un restaurant végan, où Samire officierait en cuisine, ces travaux étaient sources de tensions entre eux, comme l’explique Lily : "Il y avait beaucoup de disputes, des choses qui ne tournaient pas rond. On s’appelait au moins une fois par semaine, et à chaque fois elle m’en parlait."
Le 25 janvier, deux mois après son emménagement, Aurélie semblait même douter de sa relation avec Samire, envoyant ce message à Lily : "Je regarde si je peux me reposer quelques jours chez un pote à la campagne. J’ai besoin de souffler, de lire, d’écrire, avec l’envie de tout abandonner. Trop de travaux et de bordel pour moi, je te tiens au jus." Une volonté mal perçue par Samire, qui ne comprenait pas son besoin de se ressourcer, indiquant qu’il n’avait pas "le temps pour ces conneries".
Après avoir appelé les frères d’Aurélie paniqué le 15 février dernier, Samire décide de prévenir les gendarmes, sous la pression insistante de Jérémy, qui organise des recherches avec plusieurs dizaines de personnes. Samire y participe, mais reste en retrait et fuit notamment la presse. Mi-mars, Yannick Philipponnat, journaliste au Midi Libre l’a interviewé : "On a parlé de beaucoup de choses, j’ai essayé de savoir s’il était inquiet. Il était plus préoccupé par les factures et m’a même dit : 'Si elle n’a plus envie d’être avec moi, qu’elle me fasse un mot, comme ça je sais.' Il se fait un peu passer pour la victime."
Pour les frères d’Aurélie, la version de Samire ne tient pas. "On veut avoir des réponses, on veut savoir ce qu’il s’est passé, quand cela s’est passé", indique Jérémy, alors que son autre frère déclare : "Pour nous, la meilleure version serait que c’était un mauvais geste, et j’espère qu’elle n’a pas souffert, ça les médecins légistes pourront le dire. Ça me hante et j’espère que ça le hante autant et qu’il va finir par cracher le morceau, parce que c’est à lui de souffrir, pas à moi."
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Disparitions inquiétantes, crimes passionnels, ou machinations diaboliques… Découvrez les secrets des faits-divers les plus marquants. Tueurs en série, amants démoniaques, tous pensaient avoir commis le crime parfait. Mais tous, sont aujourd’hui derrière les barreaux. Qui sont ces meurtriers ? Et comment les policiers sont-ils parvenus à les confondre ? La découverte de la vérité ne tient parfois qu’à un fil… Grâce aux témoignages de tous les protagonistes, des enquêteurs aux familles des victimes, Jacques Pradel vous fait revivre ces enquêtes incroyables, riches en rebondissements et en émotions…
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