Lola, une collégienne de 12 ans, a été tuée le 14 octobre dans le 19e arrondissement de Paris où elle vivait avec sa famille.L'auteure présumée des faits a été interpellée et mise en examen lundi pour "meurtre", "viol" et "tortures".Dans le quartier, en plus de la tristesse et de la colère, la psychose s'est installée.
Dans le quartier, on ne parle que de ça. Depuis vendredi, dans le secteur du collège Georges Brassens, rue Erik Satie dans le 19e, où la victime était scolarisée, le nom de Lola est dans toutes les conversations. Désormais, la tristesse et la colère ont bien souvent laissé la place à la peur, notamment pour les parents et grands-parents du quartier qui craignent pour les leurs.
"On le voit bien depuis ce meurtre horrible, les habitudes ont changé dans le quartier. Dès qu'ils le peuvent, les parents sont aux côtés de leurs enfants. Et lundi, ils étaient très nombreux à les avoir accompagnés au collège, comme pour les protéger", explique à TF1info David, père de famille domicilié à quelques mètres de la résidence Manin, où l'adolescente de 12 ans a été violée et tuée.
"Même s'il s'agit a priori d'un acte isolé, il est impossible de ne pas avoir peur, nous confie Sabine, une maman. Si une personne est capable de commettre un acte aussi horrible, pourquoi il n'y en aurait pas d'autres ? Des personnes marginalisées, des fous, des drogués, ce n'est pas ce qu'il manque dans le quartier".
"Mon fils, je lui ai dit de bien faire attention"
Marguerite, croisée non loin du collège, a cinq enfants, le plus jeune a 16 ans. "Quand on a des enfants, comment ne pas être terrorisé par cette histoire. Une jeune fille de 12 ans violée, torturée et tuée en plein après-midi, sans que personne ne voie ou n'entende rien, comment ne peut ne pas être angoissée ? Mon fils, je lui ai dit de bien faire attention, de ne suivre personne et de rester avec ses copains quand il est dehors", confie-t-elle.
Chez Samia, qui vit près du domicile des parents de Lola, l'inquiétude est aussi grande. "J'ai un petit-fils du même âge, 12 ans. Je suis très inquiète depuis de savoir qu'il pourrait rentrer tout seul à la maison ou aller tout seul au collège. Heureusement, il n'habite pas par ici et heureusement, sa mère a toujours dit, bien avant cette terrible histoire, qu'elle accompagnerait et irait chercher son fils jusqu'à ses 16 ans."
Betty, mère de trois jeunes garçons, a du mal à cacher son angoisse. "C'est inquiétant ce qu'il s'est passé. Ça pourrait arriver à n'importe quel enfant. Apparemment, l'auteur des faits en voulait à la maman de Lola parce qu'elle lui aurait refusé le passe de l'immeuble. Vous vous rendez compte ?", déplore-t-elle.
"Pour moi, l'État est en partie responsable"
Devant la résidence Manin, plusieurs parents étaient également rassemblés ce mardi autour des bougies et des fleurs laissées là pour rendre hommage à Lola. "Avec tout ce qu'il se passe, on se pose des questions. Maintenant, on ne peut plus laisser les enfants sortir seul, déclare très en colère Isabelle, mère de six enfants dont trois mineurs. Les parents de Lola devraient porter plainte contre l'État. Pour moi, l'État est en partie responsable de ce qu'il s'est passé. Parce que l'auteure présumée des faits faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire depuis le mois d'août. Si l'État avait fait son travail, peut-être que Lola serait encore vivante."
À ses côtés, Malika, "Algérienne d'origine", mère de deux filles de 18 ans et 13 ans, a souhaité venir près du domicile de Lola même si elle n'est pas du quartier. "Je voulais rendre hommage à cette petite, parce que ça aurait pu être l'une de mes filles. Ma résidence a des caméras partout mais je ne suis pas rassurée. Les caméras ne protègent de rien, la tragédie d'aujourd'hui le prouve encore. Moi, j'ai peur pour mes filles. Je leur ai dit de ne laisser personne rentrer avec elle dans l'immeuble. Mais je ne peux pas les accompagner tous les jours à l'école", nous explique-t-elle.
Dans un communiqué, le maire du 19e arrondissement, François Dagnaud, a indiqué lundi que la police municipale assurait jusqu'aux vacances une présence renforcée aux abords des établissements scolaires du secteur, aux horaires d'entrée et de sortie des élèves. "De la sécurité, on en voudrait plus, dans tout le quartier et au-delà des vacances de la Toussaint", réagit Boris, jeune papa bouleversé par le meurtre de Lola.
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