Après le suicide d'un élève de 15 ans, victime de harcèlement scolaire à Poissy, l'émotion est toujours très forte dans son ancien lycée.Brigitte Macron a rendu visite ce jeudi à la famille du jeune homme.Tandis qu'une cellule psychologique a été ouverte ce matin dans l'établissement dans lequel il était scolarisé.
Choqués, surpris et tristes : les élèves du lycée professionnel Adrienne Bolland de Poissy (Yvelines) ont réagi ce jeudi matin au suicide d’un de leurs anciens camarades, qui avait signalé des faits de harcèlement. Killian, son ami depuis l'école primaire, s'est demandé comment il allait lui rendre hommage. Il a finalement écrit un mot et l'a affiché sur la grille d'entrée de l'établissement, gardée par trois policiers en uniforme : "Tu étais mon meilleur ami, tu étais comme un frère pour moi. Tu vas nous manquer", peut-on lire.
Il ne faut pas que ce soit un parcours du combattant. Chaque jour de perdu, c'est terrible pour les enfants et pour les familles.
Nora Tirane Fraisse, fondatrice de l'association "Marion la main tendue"
Nicolas, l'adolescent de 15 ans qui s'est suicidé mardi soir, lui parlait assez peu de ses brimades. "Je pense qu'ils l'ont surtout harcelé pour son physique, et ça, ça se fait pas. Ils disaient : 'T'es nul, t'es moche, personne ne t'aime'", se souvient Killian, encore sous le choc. Une cellule psychologique a d'ailleurs été mise en place ce matin pour les élèves du lycée. Tandis que ce jeudi après-midi, Brigitte Macron, le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, et le député des Yvelines, Karl Olive, ont reçu la famille du garçon à la mairie de Poissy.
Selon le ministère de l'Éducation, 46% des collégiens, soit près d'un sur deux, déclaraient avoir été victimes d'au moins une violence répétée l'an dernier. Cela va du vol de fournitures, aux surnoms dégradants, en passant par les insultes et les mises à l'écart. Mais selon certaines associations, les démarches pour faire remonter ces cas de harcèlement sont bien trop longues. "Appeler untel, puis une autre personne, puis renvoyer au rectorat, puis redescendre au référent, puis maintenant un coordonnateur, c'est trop compliqué. Il faut simplifier tout ça. Il ne faut pas que ce soit un parcours du combattant. Chaque jour de perdu, c'est terrible pour les enfants et pour les familles", déplore Nora Tirane Fraisse, fondatrice de l'association "Marion la main tendue".
Depuis ce lundi 4 septembre, un adulte doit être formé dans chaque collège et lycée pour repérer les indices de harcèlement et agir. Michaël Merlin, inspecteur d'académie et référent harcèlement scolaire en Normandie, l'admet, "cela demande du temps pour pouvoir rencontrer la victime, l'auteur ou les auteurs, rencontrer les parents, c'est extrêmement important. Et puis, avoir tous les éléments qui permettent de mesurer un peu où on en est et la gravité du fait", admet-il.
Des associations préconisent une formation massive du personnel : les surveillants, les cantinières, les chauffeurs de bus scolaire... que tous sachent détecter les phénomènes de groupe et puissent signaler les problèmes au plus vite.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Sujets de sociétéTaxes, carburants, inflation... Les Français face à la vie (très) chère
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens