À Marseille, les habitants d'une cité ont trouvé le courage de s'opposer aux dealers.Ils se relaient de jour comme de nuit pour faire barrage aux trafiquants.Une équipe du 20H de TF1 s'est rendue sur place.
Minuit, samedi 7 janvier, dans le quartier des Campanules à Marseille (Bouches-du-Rhône). Au pied d’un immeuble, un groupe de locataires a décidé d’entrer en résistance. De jour comme de nuit, ils se relaient pour faire barrage et empêcher les dealers d’investir les parties communes. "On est là de midi jusqu’à deux ou trois heures du matin pour faire bloc", explique une habitante dans la vidéo du 20H de TF1 ci-dessus.
Par peur des représailles, tous ont préféré rester anonymes. Et pour cause, dans cette cité épargnée jusque-là par le trafic de drogue, un réseau de trafiquants a tenté de s’implanter il y a tout juste une semaine. "Ils étaient installés dans le hall d’entrée. Il y avait quatre chaises avec cinq personnes à l’intérieur et dix autres à l’extérieur", rapporte un locataire de l’immeuble. "Ce sont des dealers et, nous, on n’avait presque même plus le droit d’entrer ou de sortir. Ils étaient quand même assez agressifs en me regardant", déplore une autre habitante.
D'où viennent-ils ? Pourquoi se sont-ils installés à cet endroit ? Les habitants émettent une hypothèse. "Air bel, la cité à côté et qui est connue pour être un point de deal, est en travaux. Ils démantèlent les immeubles pour faire tomber les tours", avance une locataire. En quelques jours, le groupe de dealers a fait des dégâts dans cet immeuble tout juste rénové. "Ils ont essayé de brûler la première caméra qui donne accès à l'entrée", pointe une habitante. Dans les étages, "habituellement, les gaines sont fermées. Mais là, elles ont été fracturées pour pouvoir y cacher la drogue peut-être", ajoute-t-elle.
C’est au tout début que la force policière doit se montrer, de manière à les dissuader.
Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance police des Bouches-du-Rhône.
Désormais, à la moindre suspicion, les résidents font appel à la police. Plusieurs fois par jour, une brigade patrouille dans la cité. Grâce à la mobilisation citoyenne, la police a pu agir suffisamment tôt. "C’est au tout début que la force policière doit se montrer, de manière à les dissuader de continuer à monter leur point de stupéfiants à cet endroit-là", souligne Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance police des Bouches-du-Rhône.
Les points de deal se déplacent et, de ce fait, la cartographie des réseaux évolue. Cette cité des quartiers sud, vieille de 50 ans, doit maintenant s'adapter. "C’est un cas inédit. Sur cette résidence, nous n’avions jamais constaté ce type d’action", souligne Nathalie Caisse, directrice de la communication du bailleur social "Erilia". L’organisme promet la mise en place très prochaine d'un dispositif de sécurité exceptionnel afin de protéger les résidents.
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