Michel Pialle est passé aux aveux en fin de garde à vue : il a tué son épouse Karine Pialle-Esquivillon.Le corps de la mère de famille vendéenne recherchée depuis deux mois et demi a ensuite été retrouvé sur ses indications.Devant les caméras de TF1, il assurait le mois dernier n'avoir aucune responsabilité dans sa disparition.
Depuis des semaines, il a toujours clamé son innocence, se présentant en mari inquiet. Michel Pialle, qui affirmait que son épouse, disparue depuis le 27 mars dernier en Vendée, avait volontairement quitté leur domicile de la commune de Maché, est passé aux aveux dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'issue de sa garde à vue vers 1 h du matin. Selon nos informations, il affirme avoir tiré accidentellement sur la mère de cinq enfants, dont le corps a été retrouvé ce vendredi, sur ses indications, dans un champ près de Challans.
Le 18 mai dernier, dans le reportage du 20H de TF1 à retrouver en tête de cet article, Michel répétait n'avoir aucune responsabilité dans la disparition de Karine Esquivillon, de son nom de jeune fille, dont seul le téléphone mobile avait été découvert deux semaines plus tard dans un fossé par le maire du village. "Je n'ai rien à voir là-dedans, donc qu'ils fassent tout ce qu'ils ont à faire chez moi, autour de moi, tout ce qu'ils veulent. Ils peuvent me tracer avec mon téléphone, j'ai une vie on ne peut plus banale", se défendait alors cet ancien architecte de 51 ans, qui vend des objets d'art en ligne.
"Faites tout ce que vous avez à faire"
Dernier témoin à avoir vu la mère de cinq enfants, il affirmait également que son épouse avait quitté leur maison de son plein gré, l'informant par SMS de sa décision et emportant même avec elle des affaires, "le nécessaire de toilette, des habits, (...) le livret de famille". Elle aurait ensuite envoyé des messages à sa fille pendant quatre jours, puis plus rien. Selon Michel Pialle, le couple était séparé depuis trois ans, mais vivait encore sous le même toit.
"C'est un enfer, un enfer d'attendre et d'attendre, et de ne pas savoir", confiait aussi le mari, qui apparaissait las et allait jusqu'à implorer sa conjointe de montrer un signe de vie. "Elle n'a pas téléphoné pour les 20 ans de ma fille, ni à la rentrée scolaire. Ça fait quand même pratiquement deux mois qu'on n'a pas de nouvelles, donc j'ai plus qu'une crainte", affirmait-il alors. "Tout ce qu'on veut, c'est avoir des nouvelles de Karine pour nous libérer émotionnellement et rassurer tout le monde, juste ça, ça suffira."
Une piste d'explication mise en doute par les autres proches de la quinquagénaire, notamment plusieurs de ses enfants et sa sœur. "Elle est peureuse", disparaître "ne lui ressemble pas", assurait Adélaïde Esquivillon fin mai, devant les caméras de TF1. Plusieurs éléments troublants ont aussi jeté le doute sur la version du mari : ce téléphone de Karine Pialle retrouvé dans un fossé, sans carte SIM mais chargé, dont le bornage montrait qu'il n'était jamais sorti de la commune, ou encore des photos de la Dune du Pilat envoyées depuis cet appareil quatre jours après la disparition de la mère de famille, qui provenaient en fait d'une banque de données et d'un journal en ligne. Autre incohérence, aucune entreprise de taxi ou de VTC n'avait été contactée pour une course dans cette petite commune, selon les enquêteurs.
Je sais que dans ce type d'histoires, c'est toujours sur le même que les soupçons se portent... Allez-y, pas de problème
Michel Pialle, mari de Karine Pialle
Michel Pialle a affirmé à plusieurs reprises n'avoir rien à cacher, expliquant dans le reportage de Sept à Huit que les enquêteurs avaient "tout fouillé, tout analysé" lors d'une première perquisition à son domicile. Inscrit dans un club de tir depuis 2014, il a vu toutes ses armes être saisies sans "aucun problème", assurait-il. "Je pense que je dois être la seule personne de France à être content d'avoir les gendarmes chez lui. C'est bête à dire, mais comme je sais que dans ce type d'histoires, c'est toujours sur le même que les soupçons se portent... allez-y, pas de problème", insistait le quinquagénaire. "Je n'ai rien à me reprocher, faites tout ce que vous avez à faire."
Selon nos informations, l'homme était déjà connu de la justice : il avait été condamné à neuf reprises entre 1998 et 2021 pour des faits d'escroqueries, d'usages de faux et de contrefaçons. Au vu de ce passif, il disait "comprendre" les soupçons, mais se défendait toujours de toute implication dans cette affaire. "Chaque jour qui passe m'inquiète de plus en plus", lâchait-il.
Mais face aux incohérences de son récit, l'étau s'est peu à peu resserré sur lui. Selon nos informations, lors de la perquisition menée à son domicile au début de sa garde à vue, les enquêteurs ont notamment mis la main sur le livret de famille, alors qu'il affirmait que son épouse l’avait emporté. L'arme avec laquelle il assure avoir tiré accidentellement sur elle été retrouvée dans la nuit.