À Montbéliard ce week-end, un restaurateur a été violemment menacé par des adeptes de rodéo urbain, sur leurs engins et armés pour certains, après avoir rappelé à l'ordre deux jeunes qui faisaient vrombir leurs scooters près de sa terrasse."Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie", raconte-t-il au 20H de TF1.
Deux jours après les faits, la peur se lit encore sur le visage de Philippe Hugon. Samedi 7 mai, aux alentours de 20h30, ce restaurateur de Montbéliard (Doubs) était en plein service quand deux jeunes font vrombir leurs scooters sur le chemin piéton qui jouxte la terrasse de son établissement. "Ça a commencé avec deux jeunes personnes en scooter en train de faire des rodéos et des wheelings (rouler sur la roue arrière, ndlr)", explique dans la vidéo du 20H de TF1 ci-dessus le propriétaire du restaurant du "Près-La-Rose".
Excédé par le vacarme, Philippe Hugon leur demande de partir. Ils reviendront finalement en bande, en quad, à moto, le visage camouflé sous leurs casques et même armés pour certains. "En même pas cinq minutes, ils étaient 25 ou 30, ça a déboulé de partout", relate, encore sous le choc, le gérant. Une dizaine d’entre eux pénètrent alors à l’intérieur du restaurant. "Ils me cherchaient. Je me suis dit : s’ils me trouvent, je suis mal en point. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie", confie-t-il.
Vous voyez un couteau, une batte de baseball, et vous vous dites : on est foutus !
Ludovic Puertas, le cuisinier
En cuisine ce soir-là, Ludovic Puertas a bien cru que tout allait dégénérer. "Vous voyez un couteau, une batte de baseball, et vous vous dites : on est foutus ! Et puis heureusement, un client est arrivé en disant la police arrive, et en dix secondes, il n’y avait plus personne", raconte le jeune homme. À ses côtés, une des serveuses du restaurant, Océane Reposeur, continue de repenser à la scène : "On se remémore les images, ça reste quand même un traumatisme".
Autrefois réputé tranquille, la ville de Montbéliard, 25.000 habitants, est confrontée depuis plusieurs années à ce problème de rodéo urbain. Les habitants oscillent entre colère et incompréhension. "Trop, c’est trop. Il faut que les pouvoirs publics fassent le nécessaire", s'agace un riverain. En soutien à ce restaurateur, la maire (LR) de la ville, Marie-Noëlle Biguinet, est venue déjeuner au restaurant mardi. L’édile a promis d’installer davantage de caméras de surveillance. Le restaurateur a porté plainte lundi. En attendant de se sentir en sécurité, il a décidé de fermer son restaurant pour le service du soir.